Le député LR de la 7ème circonscription du Pas-de-Calais a fustigé la gestion par le gouvernement de l'épidémie de Covid-19 dans le département. "Ce que vous racontez sur la vaccination sont des carabistouilles", a-t-il lancé au Premier ministre dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
Jeudi 4 mars dernier, le Premier ministre annonçait le confinement du Pas-de-Calais pour les quatre prochains week-ends. En cause, la flambée du taux d'incidence et la saturation des services de réanimation. Alors que 23 autres départements de France métropolitaine étaient scrutés de près par les autorités, le Pas-de-Calais a été le seul à subir ces restrictions.
Dans la foulée de ces annonces, plusieurs élus avaient dénoncé un "deux poids deux mesures", comme le maire LR du Touquet Daniel Fasquelle. Ce mardi 9 mars, le député LR de la 7ème circonscription du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont a interpellé le Premier ministre sur la même thématique à l'Assemblée Nationale.
"Nos concitoyens paient le prix de votre incurie que ce soit en réanimation ou privés de leur liberté"
Il a dans un premier temps fustigé la décision de confiner "les seuls habitants du Pas-de-Calais" pour les quatre prochains week-ends, jugeant cette décision "intolérable".
"Cette décision résulte d’un deux poids deux mesures, car pour un même taux d’incidence, vous créez deux catégories de département : les départements de province que vous confinez d’une part et les départements d'Île-de-France que vous refusez de confiner d’autre part".
Le député fait ici référence aux mauvais chiffres enregistrés dans certains départements d'Île-de-France comme la Seine-Saint-Denis.
"Cette décision est intolérable (...) nos concitoyens paient le prix de votre incurie que ce soit en réanimation ou privés de leur liberté."@phdumont fustige la gestion, par le gouvernement, de l'épidémie de #covid19 dans le Pas-de-Calais. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/dpBuc04J8h
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Sur le plateau de France 3 hier soir, le préfet du Pas-de-Calais a répondu à ces propos.
"S’il avait fallu confiner la Seine-Saint-Denis, il aurait fallu confiner l’Île-de-France. Or, les départements voisins de la Seine-Saint-Denis ont un taux d’incidence qui n’est absolument pas celui de la Seine-Saint-Denis, premier élément. Deuxième élément, la capacité hospitalière n’est absolument pas la même que celle du Pas-de-Calais. Le plateau hospitalier en région Ile-de-France est sans commune mesure avec celui du Pas-de-Calais".
"Ce que vous racontez sur la vaccination sont des carabistouilles"
Autre angle d'attaque, la campagne de vaccination. Alors qu'une opération "coup de poing" a été organisée ce week-end dans la région, permettant d'injecter plus de 45 000 doses en deux jours, Pierre-Henri Dumont a dénoncé la stratégie du gouvernement.
"Ce que vous racontez sur la vaccination sont des carabistouilles, a lancé le député au Premier ministre. Au 2 mars, le Pas-de-Calais avait un retard de 17 000 premières injections et de 12 000 secondes injections sur la moyenne nationale (l'Agence Régionale de Santé avait admis l'existence d'un retard dans la campagne de vaccination dans le département du Pas-de-Calais, NDLR). Cela veut dire que votre réassort de vaccins ne permettra même pas de rattraper le retard pris par votre faute depuis janvier".
"Ce que vous racontez sur la #vaccination, ce sont des carabistouilles (...) votre réassort de vaccins ne vous permettra pas de rattraper le retard pris par votre faute", réplique @phdumont. #covid19#DirectAN #QAG pic.twitter.com/k7qXJMDNAH
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Le député a par conclu sa prise de parole en demandant "des vaccins, pas pour rattraper le retard, mais pour prendre de l’avance sur l’épidémie (...), la fin du deux poids deux mesures entre Paris et la province (...), la possibilité de déroger temporairement au couvre-feu à 18 heures pour faire ses courses afin de mieux lisser les jauges dans les magasins alimentaires et limiter la propagation de l’épidémie".
"Les habitants du Pas-de-Calais demandent (...) des vaccins, pas pour rattraper le retard mais pour prendre de l’avance sur l’épidémie".
Face à ces accusations, Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, a répondu au député. "Le Pas-de-Calais est devenu un département plus touché que les autres notamment au niveau hospitalier (...). Des mesures fortes devaient être prises, comme dans les Alpes-Maritimes par exemple, comme partout ailleurs où cela sera nécessaire".
"Le Pas-de-Calais est devenu un département plus touché que les autres notamment au niveau hospitaliers (...) la tension hospitalière est forte", souligne @ATaquet qui justifie la décision d'instaurer un #confinement, le week-end, dans le département. #Covid19 #DirectAN #QAG pic.twitter.com/kqLh09xGvs
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S'agissant de la vaccination, le secrétaire d'État a rappelé que "la mobilisation des centres de vaccination est très forte" dans le département et que trois centres XXL éphémères ont ouverts dès le week-end dernier pour répondre à la demande.