PORTRAIT. "Mon rêve d'enfant s'est réalisé", Vianney Coppin, champion du monde de char à voile

Vianney Coppin, 24 ans, de Saint-Martin-Boulogne, est devenu champion du monde de char à voile à Asnelles dans le Calvados au début du mois, catégorie kart à voile. Son rêve d'enfance s'est ainsi réalisé, lui qui a découvert le char à voile en CE1 au CV Boulonnais, avant de rejoindre les Drakkars d'Hardelot il y a un an. Quatre jours après, cet insatiable du sable roulait à nouveau à Hardelot, avec les copains, au coucher du soleil.

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"Ça m'est venu d'un coup, j'ai pris dans les bras ma copine, mes parents, et j'ai pensé que j'avais réalisé mon rêve, devenir champion du monde de char à voile".

On imagine l'émotion du champion... Les années de travail et de passion qui reviennent en tête pour clore une semaine de compétition éprouvante à Asnelles, dans le Calvados, sur les plages du débarquement, où la fédération française de char à voile (FFCV) et la Fisly (fédération internationale) ont organisé, fin juin, les championnats du monde de la discipline (qui ont lieu tous les 4 ans).

Un spectacle impressionnant. Imaginez 45 chars à voile agglutinés, en train de tourner sur la plage, avant de prendre le départ. "Parfois c'est roue contre roue,  ça touche un peu. Stressant ! Ça m'est arrivé - sans conséquence - avec mon meilleur ami, Justin Legru (1), le matin de la première manche, juste avant le départ."

En raison de vents pas très forts, les chars de la catégorie kart à voile (plus petits) étaient toilés au maximum la plupart du temps (voile de 5,5 m²) pour faire rouler les 35 kg du char additionnés aux 70 kg de notre champion, soit 105 kg au total. Pas évident malgré tout, car les projections d'eau provoquées par la vitesse dans les bâches et la présence de 45 chars en proximité sur la plage ont obligé les pilotes à naviguer "serré".

"Cette discipline du kart à voile est très populaire car le char rentre dans une voiture. On peut donc l'emmener facilement et rouler plus souvent. Il y avait des Brésiliens, des Américains, des Néerlandais, des Allemands, des Danois, des Portugais ou des Espagnols. C'est la catégorie la plus représentée à l'international. Alors que dans les autres disciplines, celles des grands chars, ils étaient plutôt 30 sur la ligne de départ", explique Vianney qui n'imaginait pas réaliser d'exploit avec 44 autres chars sur une bande de sable de 100 mètres de large, "étroite, mouillée et avec peu de visibilité".

J'ai pensé au contrecoup, à faire une pause... Mais quatre jours après, de retour à Hardelot, j'ai sollicité les copains du club pour aller faire une balade au coucher du soleil

Vianney Coppin, après sa victoire en championnat du monde de char à voile

Un grand vide maintenant que son rêve d'enfant est accompli ? "J'ai pensé au contrecoup, à faire une pause... Mais quatre jours après, de retour à Hardelot, j'ai sollicité les copains du club pour aller faire une balade au coucher du soleil !"

Les épreuves consistaient à effectuer un parcours entre des bouées disposées sur la plage.  Les vitesses n'ont peut-être pas été de l'ordre de 90 km/h comme on peut les atteindre en kart à voile, ni de 120 km/h pour les grands chars, mais il a fallu jouer tactique et technique.

"On ne peut pas remonter face au vent, il faut donc choisir au mieux sa trajectoire en zig-zag et en fonction du sable, et opter pour une route dans le sable dur, qui permet d'aller plus vite".

À ce petit jeu, Vianney s'est détaché rapidement avec Justin, "pas facilement, mais on a eu un écart assez important avec le reste des pilotes en raison de notre entraînement (5 à 6 heures par semaine) et de notre matériel qu'on fait fabriquer par Augustin Descure, un  très bon ami qui fabrique des chars à voile à Doullens (Somme)".

Finalement, les deux compétiteurs terminent la semaine et les 11 manches de 10 minutes avec 14 points chacun (dans cette discipline, il faut avoir le moins de points possible : une victoire = 0 point, deuxième = 2 points, troisième = 3 points etc.). Mais Vianney s'impose car, suivant le règlement, il a terminé premier une fois de plus.

Un nouvel objectif pour notre champion ? "Champion du monde dans une autre catégorie ?", s'interroge-t-il en souriant. Rendez-vous est pris dans 4 ans.

Palmarès

2024 : champion du monde individuel et par équipe catégorie kart à voile

3e du championnat de France kart à voile 2023/2024 

Champion de France kart à voile 2022/2023

3e des championnats d’Europe de Classe 2 en 2023 et Champion d’Europe par équipe

(1) qui terminera 2e en kart à voile. 

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