Arques : un accord à 120 millions d'euros pour sauver le groupe Arc International

Un accord de financement de 120 millions d'euros a été conclu lundi afin de permettre la transformation du groupe verrier Arc International, en difficulté depuis plusieurs années, a annoncé le ministère de l'Economie dans un communiqué.
 

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Cet accord, crucial pour l'avenir de l'entreprise, a été obtenu au terme de "quatre mois de négociations" entre les pouvoirs publics et les partenaires du groupe verrier basé à Arques (Pas-de-Calais), a précisé Bercy.

"Dans le cadre de cet accord, l'Etat s'engage, aux côtés de la région Hauts-de-France et de la Communauté d'agglomération du pays de Saint-Omer, à contribuer au tour de table en complément des ressources apportées par les partenaires" du groupe, ajoute le communiqué.
 


Selon Bercy, les ressources ainsi dégagées "doivent permettre au groupe de réaliser son plan Synergie 2020, qui vise à renforcer l'empreinte industrielle du groupe, en particulier en France où il emploie plus de 5.000 salariés". 

Dans le détail, 32 millions proviendront de la vente d'une filiale en Espagne et de cash, selon le directeur général du groupe Nicholas Holder. Le reste arrivera sous forme de prêt, à hauteur de 25 millions de fonds souverains dont la Banque publique d'investissement (BPI), 30 millions de la part de l'actionnaire, 14 millions de dettes locales et 30 millions de fonds publics (16 millions de l'Etat, 12 millions de la Région et 2 millions de l'agglomération).

"Ce nouveau financement nous permettra d'arriver à une autonomie financière non seulement en France mais au niveau du groupe dans les prochaines années", s'est félicité en conférence de presse Nicholas Holder.

 

Investissements et réduction des postes


Les fonds permettront en particulier "de financer des investissements majeurs sur le site d'Arques, notamment dans les parties froides, afin de renforcer sa compétitivité", explique le ministère.
           
Le site va ainsi bénéficier de 120 millions d'euros d'investissement dans les prochaines années, avec un programme de reconstruction des fours, notamment. Mais cette transformation se fera aussi au prix de la réduction des postes: 700 vont disparaître sur les 5.200 actuellement.

"Dans une entreprise qui dépense 50% de ses coûts en main d'oeuvre, il faut travailler sur son organisation, sur l'ensemble des mécanisations des postes afin de réduire ces coûts de main d'oeuvre", a expliqué Tristan Borne, directeur général d'Arc Europe, soulignant aussi le besoin de "renouveler les gammes pour être plus compétitifs". Selon lui, "entre les départs en retraite (non-remplacement d'un sur trois, ndlr) et le niveau d'intérim, l'ensemble de ces réductions d'effectifs pourra se faire sans difficulté".
 

 


"C'est le 8e site industriel de France, il mérite notre intérêt, c'était légitime que le gouvernement marque sa confiance aux côtés des investisseurs, c'est aussi un signal qu'on envoie aux clients, aux fournisseurs", a estimé la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher. "La dernière fois", en mars 2015, "nous avons accompagné l'entreprise, elle a été capable de rembourser les fonds. Nos continuons à être confiant et vigilant", a-t-elle ajouté.
 

Toujours une dette de 500 millions d'euros ?


Ce plan, présenté en comité d'entreprise lundi matin, a rassuré en partie les représentants syndicaux.  "Là, on souffle. C'est reparti, on va de l'avant", a estimé Elisabeth Jacques, déléguée syndicale centrale CFE-CGC, soulignant l'importance du site pour les sous-traitants et commerçants du bassin d'emploi de Saint-Omer. "On voit ce qui se passe quand l'industrie déserte les territoires ruraux", a-t-elle poursuivi.      "On peut s'en réjouir: à très court terme, on a une grande bouffée d'oxygène", a salué Frédéric Specque, délégué CGT et secrétaire du comité d'entreprise, tout en mettant en garde: "il reste beaucoup de travail, l'entreprise n'est toujours pas rentable, avec une dette qui va avoisiner les 500 millions d'euros".  

Le groupe Arc International, leader mondial des arts de la table, a été repris en 2015 par le fonds américain PHP, alors qu'il était proche du dépôt de bilan.
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