Si l'activité agricole est autorisée, elle ne concerne pas toutes les productions. L'horticulture est ainsi en difficulté car la vente de fleurs est interdite. Une difficulté économique qui plonge les producteurs dans le désarroi. Exemple à Saint-Omer où l'on jette de nombreuses plantes.
Privés de ventes directes ou en gros, les horticulteurs, dont la production n’est pas considérée de première nécessité, vivent un printemps douloureux. C'est le cas de Philippe et Laurence Debarge, qui possèdent une grande exploitation sous serre d'un hectare, dans le marais audomarois.
Des milliers d'euros de perte
Depuis 30 ans, Laurence et Philippe Debarge produisent des fleurs de février à novembre. Cette années, ce couple d'horticulteurs va devoir jeter ses 4 000 cinéraires en fleurs qui devaient être vendues avant Pâques. Tout comme les 55 000 pensées et primevères, pour faire de la place pour les plantes à massif.
Rien que pour le mois de mars, Philippe Debarge aura perdu plus de 35 000 euros : "On va jeter la moitié voire 75% de nos bisannuelles et nos plantes des Rameaux. Maintenant notre soucis, c’est ce qui va se passer après. L'avenir" soupire-t-il. "Il va y avoir des dégats parce qu’on sort de 3, 4 ans de crise. Une grosse concurrence étrangére, des périodes de mauvais temps avec de la casse, que ce soit dans le sud,dans le milieu de la France, dans la Loire. Dans les Hauts-de-France, c’est pareil..."
Ce couple d'horticulteurs emploient 8 salariés. Ironie du sort, ceux-ci continuent à travailler même si la vente est interdite. Car dans les prochaines semaines, il est primordiale pour cette exploitation, de pouvoir à nouveau vendre.
Des plantations pour honorer les commandes
"Ce qu’ils nous faut c'est de la trésorerie ! Il faut pouvoir payer nos fournisseurs et nos employés. Ce n’est pas avec des reports de charges qu’on va pouvoir s’en sortir" détaille Laurence Debarge. Même si les pertes sont déjà importantes.
Il y a quelques jours, Philippe Debarge a quand même reçu une commande de plants de légumes, de nouveau autorisés à la vente. C'est un complément d'activité, et une petite bouffée d'oxygène, un peu d'espoir, "On livre des clients. Ils nous appellent. On a pas besoin d’aller les chercher ! On répond juste à la demande. Elle recommence un petit peu, car il ya plus de souplesse au niveau des plants de légumes à la vente."
Une situation qui reste préoccupante pour la filiére : les horticulteurs réalisent souvent 70 % de leur chiffre d'affaires annuels, entre avril et juin et embauchent pour la saison des milliers de saisonniers.