Le Touquet : à la rentrée des Jeunes Républicains, autocritique et mobilisation en berne

La morosité a dominé ce week-end le campus de rentrée des Jeunes Républicains au Touquet (Pas-de-Calais), dans la lignée de la cuisante défaite aux élections européennes, malgré des appels au sursaut et à l'émergence d'idées neuves.

Quelques centaines de militants, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblés ce week-end dans la station balnéaire pour ce "campus", trois mois après le crash des européennes, avec 8,48% des suffrages pour Les Républicains.

"C'était la douche écossaise, encore qu'on n'a eu que le froid", a lancé samedi Christian Jacob, favori pour succéder à Laurent Wauquiez à la tête de LR. Autre candidat, Guillaume Larrivé a aussi fait étape au Touquet.
 

"Il faut relancer la machine du parti et montrer que la droite n'est pas morte", selon Clément Armato, délégué national de l'Uni, association étudiante proche de LR.

Certains se rassurent en vue des municipales de mars prochain en évoquant "les sondages", à savoir trois études commandées à l'Ifop par LR, donnant leurs maires sortants largement en tête à Reims, Saint-Etienne et Caen.

"On est encore dans la refondation", reconnaît auprès de l'AFP Aurane Reihanian, président des Jeunes Républicains. "Nous avons besoin d'idées (...) Montrez que vous défendez des idées", les a appelés Jean Leonetti, président par intérim de LR.
 



Déplorant que cela fasse "dix ans qu'on perd toutes les élections", M. Reihanian a livré deux recommandations au parti : développer un programme écologique de droite, et tenir la "promesse républicaine d'ascenseur social"

Le campus a cependant moins attiré que d'autres éditions antérieures. "Ca me désespère", lâche un jeune LR à l'AFP. Seule la réunion publique samedi en fin de journée a fait salle comble, avec quelque 300 participants, tandis que les tables-rondes auparavant, sur "nos réussites locales" ou "quelles valeurs pour la droite et le centre", étaient clairsemées.

PMA et cannabis divisent

Historiquement affaiblis, Les Républicains sont également divisés, en particulier sur les sujets de société. A l'approche du débat à l'Assemblée nationale sur l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, seule une moitié du public a notamment applaudi samedi le sénateur du Val-d'Oise Sébastien Meurant qui venait d'affirmer qu'"être moderne, c'est défendre la loi naturelle, l'homme et la femme bien sûr".

Une déclaration survenue alors que des jeunes militants s'étaient réjouis plus tôt que leur parti ne remette plus en cause le mariage pour tous.

Autre pomme de discorde : la légalisation du cannabis, à laquelle M. Reihanian s'est fermement opposé dans Le Figaro mais qui trouve des soutiens au sein même du bureau national des Jeunes Républicains. Leur président est cependant favorable à "un grand débat" pour in fine "déployer des moyens plus efficaces et moins hypocrites" afin de réduire la consommation de cannabis.

La question de la place à donner dans le programme du parti à l'identité française a en outre animé tables rondes et discussions informelles.

Un mot d'ordre a néanmoins fait converger les participants : le rassemblement, à l'approche du scrutin interne du 12 octobre pour la présidence du parti.

Le patron des députés LR Christian Jacob est à cet égard jugé le plus fédérateur par la nouvelle génération. Et Yonas Eshete, délégué national des Jeunes Républicains, espère par son élection pouvoir "dire à ceux qui nous ont quittés qu'ils peuvent encore revenir".
 
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