Une pêche électrique, pour tester la qualité des cours d'eau du boulonnais et faire l'inventaire de ses poissons

Les inspecteurs de l’environnement de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) mènent actuellement des opérations de pêche électrique, dans les cours d'eau du littoral du Pas-de-Calais. Une mission pour recenser les espèces présentes, principales indicateurs de la qualité de l'eau. Explications.

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Ce sont des policiers de l’environnement, des agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et qui mettent depuis quelques semaines les pieds dans l’eau pour une pêche un peu particulière, sans hameçon et sans appât. 

La pêche électrique, une méthode pour dénombrer les espèces aquatiques présentes dans les cours d'eau, parfois troubles, du boulonnais.

Principe de la pêche à l’électricité

"Munis d’électrodes pour étourdir les poissons et d'épuisettes pour les pêcher, nos techniciens capturent systématique toutes les espèces en remontant le cour d'eau sur un tronçon de 140 mètres" détaille Baptiste Roussel, technicien de l'OFB. "Une méthode sans danger pour l'animal puisque le courant n'est pas trop fort."

Avec patience et rigueur, la vingtaine de techniciens, protégés par leurs cuissarde et leurs gants, remonte le Wimereux, ce petit fleuve côtier, au nord de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais.

Chaque poisson identifié, pesé et mesuré

Tous les poissons capturés sont transmis immédiatement à une autre équipe de techniciens, postée sur la berge. Chaque poisson y est référencé, pesé et mesuré dans un véritable atelier de biométrie en plein air.

Une dizaine d'espéces recensée lors de cette opération, par les techniciens de l'OFB dans le Wimereux dont la truite fario, marqueur principal de ce cours d'eau de première catégorie : "On a du chabot, de l'épinoche, de la lamproie, de l'anguille, du goujon, du vairon et de la truite fario" constate Philippe Rosan, en charge de la biométrie des poissons. 

Un diagnostic chiffré dont "l’objectif est de faire un recensement sur plusieurs années. Car cet inventaire va nous donner une idée de l’état de la faune piscicole présente et donc de la qualité de l’eau" précise Jean-Sébastien Fasquelle, inspecteur de l'environnement de l'OFB.

La présence ou l'absence de certaines espèces marqueur de la qualité de l'eau

"Très sensibles à la dégradation de leur milieu, les poissons deviennent le repére de la qualité du cours d'eau. C'est leur présence, ou pas, qui devient ici, le marqueur principal de cette qualité." Une méthode qui obéit à un protocole très strict afin que ces données soient comparables d’une année sur l’autre.

Des données qui servent également à orienter les politiques régionales de protection de la biodiversité et à rendre compte à l’Europe de l’état écologique des eaux de surface de notre région, au travers de la Directive Européenne Cadre sur l’eau (DCE).

Depuis plusieurs années, les cours d'eau sont soumis à de nombreuses pressions qui dégradent leur qualité. 

Le Wimereux prend sa source à Colembert, traverse la campagne et de nombreux villages avant de se jeter dans la Manche. Malgré la présence rassurante de cette dizaine d'espèces recensées par les techniciens de l'OFB, "Il y a encore beaucoup à faire" précise Jean-Sébastien Fasquelle. 

L’OFB au chevet des cours d'eau

Les signes de pollution due aux rejets domestiques et industriels ont diminué sans toutefois disparaître totalement : "Ce petit fleuve côtier présente un bassin versant qui est fortement agricole et la présence de quelques communes rurales qui ne sont pas entièrement assainies, c'est pour cela que la qualité de l'eau n'est pas encore optimale."

Protéger l’eau de toute pollution, c'est l’un des défis environnementaux les plus importants de l'Office Français de la Biodiversité. Tous les poissons capturés durant cette pêche électrique ont bien sûr été relâchés.

Autrefois, le Wimereux abritait des truites de mer qui remontaient le fleuve pour se reproduire. Tous espèrent un jour les voir revenir. 

 

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