Sur le terril 9-9bis dans le Bassin Minier, à Oignies (Pas-de-Calais), une chorégraphie mêlant professionnels et amateurs a rassemblé une centaine de participants. Un projet pour réunir danse contemporaine et patrimoine local dans un lieu classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Sur le terril 9-9bis à Oignies (Pas-de-Calais), une centaine de danseurs se sont réunis le 4 juillet dans l'après-midi pour une performance un peu particulière : de la danse contemporaine dans un lieu phare du patrimoine du bassin minier.
Une captation qui n'a pas été de tout repos au vu de la météo, comme l'explique Sylvain Groud, chorégraphe et directeur du Centre chorégraphique national de Roubaix : "C'est dans l'adversité, il y a du vent, de la pluie, les éléments naturels. Mais il y aussi cette force de faire ensemble qui fait du bien à tous, professionnels comme amateurs."
Des danseurs amateurs liés au bassin minier
Parmi les danseurs, les professionnels du Ballet du Nord et les membres de la compagnie Niya d’influence hip hop, actuellement en résidence au 9-9bis.Mais à la suite d'un appel à candidatures en juin dernier, ce sont 80 amateurs issus de la région qui ont rejoint le projet. Ils ont répété leur chorégraphie pendant deux jours, avant de se produire sur le chemin menant au sommet du terril.Attachés au passé de la mine, ils sont fiers de faire partie de cette expérience : "Ici, il y avait des gens qui travaillaient, ces terrils viennent de ceux qui étaient en bas et qui remontaient", raconte l'un des danseurs amateurs.
Réunir le patrimoine du Bassin Minier et la danse contemporaine
Un côté décalé dans ce projet, c'est exactement ce que recherchaient le Centre chorégraphique national de Roubaix et la Mission Bassin Minier. Les structures souhaitaient casser les codes et par cette association inédite, faire évoluer un site qui est depuis huit ans classé au patrimoine mondial de l'Unesco."Les terrils sont de magnifiques points de vue. Nous avons voulu amener des gens à s'approprier le terril et notamment avec le vocabulaire de la danse contemporaine, dans une version accessible à tout le monde", insiste Gilles Briand, directeur d'études à la Mission Bassin Minier.
Un défi, au sortir de la crise sanitaire
Ce pari réalisé après deux mois de déconfinement était osé. Il a fallu pour la centaine de participants apprendre à danser autrement, s'imposer une distanciation physique et réaliser une performance sans public.
"C'était un défi, lorsqu'on l'a annoncé il y a un mois, de faire danser 100 personnes sur un terril et de mettre le tout en images", admet Léonard Barbier. Ce réalisateur était chargé avec un autre cadreur de la captation de cette représentation unique.Un film, intitulé "Symbiose, réveil sur le terril" sera diffusé sur les réseaux sociaux à partir du 15 juillet.