Le collectif britannique Stand Up to Racism avec les associations Stop the War et People’s Assembly, avaient prévu un convoi de 200 véhicules pour acheminer en France de l'aide matérielle aux migrants. La préfécture a craint des troubles à l'ordre public et a fait interdire la manifestation.
Ils se dirigent maintenant vers l'Ambassade de France. Un convoi de militants britanniques transportant des aides matérielles à destination des migrants de Calais était bloqué au port de Douvres, côté Grande-Bretagne. Entre 200 et 300 personnes se sont rendues sur place, ainsi qu’une centaine de véhicules. Un camion de 38 tonnes rempli de collecte, qui faisait partie du convoi, aurait réussi à passer selon John Rees, un des organisateurs. Le collectif britannique Stand Up to Racism était à l’origine de cette initiative, avec les associations Stop the War et People’s Assembly.
#ConvoytoCalais walk back to vehicles after protesting in Dover. Heading for French embassy in London #J18C2C pic.twitter.com/3gGfb345hy
— Stand Up To Racism (@AntiRacismDay) 18 juin 2016
Il s’agissait à l’origine d’organiser une manifestation près du camp de la Lande une fois l’aide acheminée. Plusieurs associations françaises avaient relayé l’appel, selon la préfecture. Craignant que la situation ne dégénère, la Préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio avait pris un arrêté préfectoral le 15 juin : "Toute manifestation revendicative en lien avec la question des migrants est interdite, le 18 juin 2016, sur les territoires des communes de Calais, Coquelles, Coulogne, Fréthun, Marck-en-Calaisis et Sangatte."
Un changement de cap qui n'a pas changé la donne
Zak Cochrane, président en charge du collectif Stand Up to Racism a alors adressé une déclaration rectificative à la préfecture pour déplacer le lieu du rassemblement à Tardinghen et changer la nature de l’événement en un rassemblement "non revendicatif". Un engagement dont le sérieux et les effets sont mis en doute par la préfecture."Alors même que le trajet du convoi serait modifié, le passage, à proximité immédiate du camp de la Lande, d’un convoi de 200 véhicules nécessairement rejoint par de nombreux manifestants présents sur le site, fait persister, au regard des rassemblements précédents de même nature et des troubles qu’ils ont occasionné, un risque d’atteintes graves à l’ordre public."
L’interdiction du 15 juin a donc été non seulement confirmée mais étendue à la commune de Tardinghen. « Nous avons notifié l’arrêté en bonne et due forme, il restait aux manifestants la possibilité de saisir la justice le contester, mais aucun recours n’a été déposé", indique la préfecture. A Douvres, le convoi s'est vu de nouveau notifier l'arrêté par la police des frontières.
Un contexte difficile
"Nous n’avons jamais interdit que de l’aide soit apportée au réfugiés de la Lande, cela se fait régulièrement. C’est la notion de convoi qui pose problème", assurent les autorités préfectorales. L'arrêté rappelle deux éléments de contexte : l'Etat d'urgence toujours en vigueur, et l'Euro de football, qui mobilisent ailleurs les forces de l'ordre. La préfecture craint de ne pas pouvoir suffisamment encadrer le rassemblement. Le Nord avait pris un arrêté similaire vendredi, concernant le camp de Grande-Synthe.En octobre, une manifestation avait donné lieu à des débordements, dont "l'intrusion d'un cortège de 650 personnes" dans la zone d'embarquement du port de Calais, selon Fabienne Buccio.Les associations avaient adressé une pétition à l’Ambassade de France au Royaume-Uni, qui a recueilli plus de 9300 signatures.