Comme chaque année, le grand scrutateur des dépenses de l'Etat l'élu de l'Aisne (apparenté PS) René Dosière a examiné le document consacré aux cabinets ministériels, qui accompagne le projet de budget 2016, objectif : vérifier les dépenses de ces cabinets. Il a publié ses conclusions sur son blog.
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Les effectifs :
Il a calculé que les effectifs des cabinets ont augmenté de 7,7%, passant en un an de 450 à 485 personnes (en août 2015). Cependant les disparités sont fortes : si deux ministères conservent les mêmes effectifs (Intérieur et Anciens combattants), ils sont en hausse dans 15 ministères (Logement et Famille notamment) et en diminution dans 15 autres (Ecologie, Finances, Réforme territoriale en particulier).
"L'absence de rigueur chez un certain nombre de ministres dissimule et annule les efforts réalisés par l'autre moitié", déplore sur son blog M. Dosière. Il porte une appréciation nuancée sur le cabinet du Premier ministre qui, avec 49 personnes,
"reste le moins nombreux depuis 15 ans", mais, fonctions support comprises soit 412 personnes supplémentaires (secrétariat, huissiers etc),
"retrouve le niveau, élevé, du cabinet Villepin en 2006".
les rémunérations :
La rémunération mensuelle moyenne dans les cabinets s'élève à 8.279 euros brut par agent, primes comprises, en baisse de 1,9% par rapport à 2014. Mais de façon
"regrettable" selon M. Dosière, elle progresse en revanche à Matignon de 1,1%, atteignant 10.833 euros. L'an dernier, la rémunération individuelle moyenne avait augmenté de 4,7%, ce qui était
"choquant" au regard des "efforts de rigueur et d'économies" demandés aux Français, rappelle le député, qui se félicite que le message ait été globalement "entendu" par le gouvernement.
"Ce résultat provient des changements de personnel qui interviennent régulièrement dans les cabinets, où l'on n'a pas vocation à demeurer. Il est donc vraisemblable que les nouveaux venus ont bénéficié d'une rémunération moins élevée. Mais cela dépend également de la nature de ces nouveaux recrutements: un directeur d'administration centrale, un préfet ou un recteur sont mieux payés qu'un attaché parlementaire ou qu'un collaborateur politique", précise René Dosière. Là aussi, il existe des écarts, avec des baisses de rémunérations dans 18 ministères (Logement -32%, Outre-mer -21%, Justice -15%...) et des hausses dans 13 autres (Anciens combattants, qui partaient de relativement bas +30%, Famille +29%, Affaires étrangères +24%...).
Les primes :
Enfin, M. Dosière relève
"l'évolution positive" de certaines primes longtemps opaques, les
"indemnités de sujétion particulières", qui sont en baisse d'année en année, à 22,4 millions d'euros en 2015 (-7,4%). Mais un grand nombre de contractuels en bénéficient alors qu'elles devraient être réservées aux fonctionnaires.
En conclusion :
Ainsi, tout en saluant les "efforts" entrepris sur les rémunérations, M. Dosière souligne que
"ce mouvement n'est pas coordonné" et juge
"souhaitable de mettre en place une plus grande cohérence, en prévoyant, par ministère, les plafonds de rémunération à respecter en fonction de la nature des fonctions exercées".