Mort de Clément Méric: Esteban Morillo, l'agresseur présumé, veut se démarquer des groupuscules d'extrême-droite

Originaire de Neuilly-St-Front dans l'Aisne et impliqué dans la mort le 5 juin dernier de Clément Méric, un étudiant de 18 ans, Estaban Morillo refuse d'être un porte-drapeau pour les groupsucules d'extrême-droite.

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Esteban Morillo, jeune militant d'extrême droite et principal suspect dans la mort de Clément Méric lors d'une bagarre à Paris, refuse que son nom soit associé aux groupuscules qui manifestent ou récoltent des dons en sa faveur, a indiqué lundi à l'AFP son nouvel avocat, Me Patrick Maisonneuve.

"Esteban Morillo entend se défendre seul, sur les faits et rien que les faits. Il ne veut pas être le porte-drapeau de groupes qui se sont déjà manifestés dans cette affaire", a déclaré l'avocat, confirmant des propos tenus sur le nouvelobs.com.

Me Maisonneuve vise notamment le Comité d'entraide aux prisonniers européens (Cepe), une association d'extrême droite qui avait lancé un appel aux dons pour Esteban Morillo quelques jours après la rixe survenue le 5 juin dans le quartier Saint-Lazare à Paris. La bagarre avait causé la mort de Clément Méric, un étudiant de 18 ans militant dans un groupe antifasciste.

La page Facebook du Cepe relaie notamment un appel à manifester samedi à Paris "contre la répression socialiste", avec une affiche montrant Esteban Morillo et ce slogan: "Se défendre était son droit. Le défendre est notre devoir". Mais dans un communiqué du 2 septembre, le Cepe signifie également que la famille d'Esteban Morillo s'est désolidarisée de son appel aux dons.

Esteban Morillo, âgé de 20 ans, "ne se reconnaît pas dans cette manifestation et conteste à quiconque de parler en son nom. Il regrette bien évidemment ce qui s'est passé" le 5 juin, a expliqué son avocat.

Le jeune skinhead, qui militait dans les rangs du groupuscule d'extrême droite radicale Troisième voie et au sein de son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), avait été mis en examen et placé en détention provisoire le 8 juin pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un autre militant d'extrême droite, Samuel D., a été écroué, et trois autres, dont une femme, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les skinheads, qui affirment avoir été attaqués en premier, et les militants antifascistes s'étaient croisés de manière fortuite lors d'une vente privée de vêtements "Fred Perry", une marque prisée par les deux camps, dans le quartier Saint-Lazare.

D'après ces éléments, Esteban Morillo avait été appelé en renfort sur les lieux où s'était déroulée la bagarre.

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