Alors que plusieurs commerçants de Beauvais se plaignent d'avoir été réglés avec de fausses coupures de 100 euros, voici les techniques les plus simples pour ne pas se faire avoir par un faux billet.
Le nombre de faux billets en euros saisis en 2014 a augmenté de 25% par rapport à 2013. Les contrefaçons ne sont donc pas plus rares aujourd'hui qu'hier. Les commerçants de Beauvais en font, en ce moment, l'amère expérience, puisqu'ils ont été payés à plusieurs reprises avec de fausses coupures de cent euros, généralement sans s'en rendre compte.
Gérard Vivet, commerçant à Beauvais.
Pour les particuliers, le risque est surtout sur le marché de l'occasion. Les arnaques ne sont pas courantes, mais il sera toujours bon de connaître les techniques pour repérer une fausse coupure. En voici.
En un coup d’œil !
Lors d'une transaction, il peut paraître gênant d'entamer une procédure de contrôle du billet devant la personne qui vous paye. Cela dit, vous pouvez faire ça rapidement et en toute discrétion...
Contrôlez d'abord la matière du billet. Le papier utilisé par la Banque centrale européenne (BCE) est très particulier. Aussi le billet doit-il avoir un aspect rugueux au toucher, et a tendance à produire des sons de craquement lorsqu'on le froisse. Il vous suffit donc de frictionner légèrement votre billet, pour déjouer certaines contrefaçons. S'il vous paraît lisse et mou : c'est un faux.
Un peu moins discret mais raisonnable tout de même : vous pouvez comparer les numéros de série des billets que vous présente l'acheteur (il faut donc plusieurs billets). Ce numéro est sensé correspondre à une planche d'impression. Étant donné que des milliards de billets sont produits chaque année, la probabilité de tomber sur deux billets d'une même planche est infime. Si les numéros de série sur vos billets sont les mêmes, vous pouvez considérer qu'ils sont faux (et que l'imprimeur escroc est un fainéant...).
Reste la panoplie de sécurités intégrées par la BCE et qui se révèlent par inclinaison ou transparence. L'institution a d'ailleurs produit une page web complète pour les présenter.
Pas de panique
Par définition, l'arnaque au faux billet coûte cher à sa victime puisque cette dernière ne sera jamais remboursée. Remarquons toutefois que les très grosses coupures sont rarement falsifiées (rarement utilisées aussi, il faut bien le dire) : en 2014, la BCE estime que 60% des faux étaient des billets de 20 euros, suivi de ceux de 50 euros (26%).
Surtout, la BCE estime que "le nombre de faux billets reste très faible en comparaison avec le nombre croissant de vrais billets en circulation" : 507.000 faux au second semestre, pour plus de 16 milliards de nouveaux vrais billets mis en circulation.
Les sécurités sont par ailleurs renforcées. La BCE a déjà mis à jour ses billets de 5 et 10 euros. Elle doit dévoiler, le 24 février, le nouveau billet de 20 euros.