Le Point daté de jeudi 27 février accuse Jean-François Copé, président de l’UMP d'avoir "sponsorisé avec l'argent » de son parti, la société Bygmalion fondée par deux de ses proches, Bastien Millot, ancien adjoint de Caroline Cayeux à la mairie de Beauvais, et Guy Alvès.
Le Point affirme qu'Event et Cie, filiale événementielle de Bygmalion (dont le site Internet n'est pas disponible aujourd'hui) "a profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appel d'offres". La filiale "aurait empoché au moins 8 millions d'euros" durant cette campagne de 2012.
Toujours selon l'hebdomadaire, "lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels", évoquant "des documents" dont il a eu connaissance.
Les journalistes du Point voient dans Bygmalion "une puissante machine de guerre conçue par deux proches de Copé pour le servir", une "boîte noire à l'actionnariat aussi opaque que ses comptes".
L'hebdomadaire rappelle aussi que les comptes du principal parti d'opposition, qui a dû faire appel à ses sympathisants pour éponger les 11 millions manquants après l'invalidation des comptes du candidat Nicolas Sarkozy, sont dans le rouge, alors que ceux de Bygmalion jouissent d'une "santé florissante".
Réaction de Jean-François Copé
L'actuel patron de l'UMP conteste les propos et a chargé Me Hervé Temime de porter plainte pour « diffamation » contre Le Point et les deux auteurs de l’article.
Interrogé par i>TELE jeudi matin alors qu'il quittait Nantes où il avait tenu un meeting, M. Copé a lancé: "c'est absolument immonde". C'est un coup monté totalement, de manière absolument ignoble. Il n'y a qu'une manière d'y répondre, c'est par la voie des tribunaux", a t-il dit. "C'est extrêmement grave, c'est un tissu de mensonges", a dit encore le député-maire de Meaux. Il met en cause le directeur de l'hebdomadaire Frantz-Olivier Giesbert "qui depuis des mois et des mois nous attaque, Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire".
Un Picard à la tête de Bygmalion
L'entreprise a été fondée en 2008 par l'Axonais Bastien Millot, qui fut directeur de cabinet de Jean-François Copé à Meaux et Guy Alvès, qui fut son chef de cabinet à Bercy.
Bastien Millot n’est pas un étranger de la Picardie. Né en 1972 à Saint-Quentin, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.
- Sur la scène politique nationale
En 2002, Bastien Millot est nommé directeur de cabinet au secrétariat d'État aux relations avec le Parlement. A 29 ans, il devient le benjamin des "dircabs".
Deux ans plus tard, il est nommé chef de cabinet et conseiller auprès du ministre délégué à l'Intérieur et devient le directeur de campagne de Jean-François Copé aux élections régionales de 2004 en Île-de-France. Il poursuit sa route en politique en étant nommé directeur-adjoint de cabinet au ministère délégué du budget et de la réforme de l'État.
- Sur la scène politique Picarde
- Sur la scène judiciaire
L'année suivante, son nom est cité dans les médias dans le cadre de l'affaire Gaymard car Bastien Millot occupe l'appartement privé de Jean-François Copé. Ce dernier jugeait cet appartement « totalement inhabitable » et disposait du coup d'un logement de fonction, loué par l'État.
- Dans les Médias
Il a par ailleurs été actionnaire, administrateur et représentant permanent de TV5MONDE.
À l'automne 2008, Bastien Millot quitte France Télévisions pour créer une agence spécialisée dans le conseil et la communication. En août 2009, il rejoint l'équipe de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 dans Le Grand direct des médias pour décrypter chaque jour l'actualité sous l'angle de la communication.
Pendant l'été 2012, il anime l'émission Les secrets de com' avec Wendy Bouchard sur Europe 1.