Les ex-salariés de l'usine Continental de Clairoix demandaient à leur direction l'arrêt de l'"acharnement judiciaire". Un mois après leur déplacement au siège du groupe, en Allemagne, les syndicats annoncent ce mercredi 15 avril l'échec des négociations. Une manifestation est prévue samedi 18 avril.
Le rendez-vous est donné : samedi 18 avril, place de l'Hôtel-de-Ville à Compiègne à 14 heures. Les anciens salariés de l'usine Continental à Clairoix dans l'Oise ont décidé de reprendre le chemin de la rue. Ils devraient être rejoints par des représentants d'autres entreprises comme Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central chez PSA à Aulnay.Ce mercredi 15 avril les syndicats ont annoncé l'échec des négociations avec leur direction. Ils demandaient l'abandon des recours judiciaires entrepris par l'équipementier automobile.
La procédure
Les prud'hommes de Compiègne avaient rejeté le motif économique du licenciement de près de 686 salariés après la fermeture de l'usine en 2009. Une décision confirmée en septembre 2014 par la cour d'appel d'Amiens. Les salariés ont touché entre 20 000 et 100 000 euros d'indemnités chacun selon leur expérience. Sauf que le 28 novembre, les dirigeants de Continental décident de se pourvoir en cassation. Les ex-Conti dénoncent un "acharnement juridique".
Des négociations avortées
Des représentants du comité de lutte des ex-Conti avaient rencontré la direction du groupe en Allemagne en mars dernier pour négocier. Et ça semblait plutôt bien se profiler après cette rencontre. "Dès le lendemain, on leur a présenté un accord", explique Roland Szpirko de Lutte ouvrière (LO). Mais l'entreprise ne fera jamais de contre-proposition. Les syndicats s'inquiètent. Puis le 3 avril leur avocat reçoit une demande de l'avocat de Continental : "Combien de salariés de Clairoix sont prêts à rendre sur ce qu'ils ont touché d'indemnités ?"
Pour les anciens salariés c'est une "provocation", une de trop. "Ce sont des méthodes de voyous", dénonce Roland Szpirko. "S'ils font semblant de négocier, c'est qu'ils ont peur qu'on débarque à l'assemblée générale des actionnaires le 30 avril prochain à Hanovre", explique-t-il.
Un bond de 24 % de bénéfice net sur 2014
L'entreprise avait déjà annulé, en mars dernier, une conférence de presse pour annoncer son bénéfice net sur l'année 2014. Il avait fait un bond de 24 %. Le groupe avait aussi dévoilé une prévision à l'horizon 2020 de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires. "L'équipement (des véhicules) en électronique et en logiciels va continuer à croître fortement", assurait le patron de Continental, Elmar Degenhart, dans un communiqué.