L'affaire Bettencourt connaît son premier procès à partir de ce lundi 26 janvier à Bordeaux. Le maire de Chantilly (Oise) et ancien ministre Eric Woerth fait partie des 10 prévenus.
Le "premier" procès de l'affaire Bettencourt s'est ouvert lundi 26 janvier à 10h00 au Palais de justice de Bordeaux, où 10 personnes, dont l'ancien ministre UMP et actuel maire de Chantilly (Oise) Eric Woerth, soupçonnées d'avoir profité de la vulnérabilité de la richissime héritière de L'Oréal - 11e fortune mondiale - pour lui soutirer de l'argent, seront jugées cinq semaines durant.
Arrivée tout sourire d'Eric #Woerth dans la salle d'audience, qui salue chaleureusement P de Maistre... #Bettencourt pic.twitter.com/wHXikBh04O
— Julie Mendel (@julie_mendel) 26 Janvier 2015
Eric Woerth est soupçonné de "recel" d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, à l'époque où il était trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ancien président avait lui-même été mis en examen au printemps 2013 dans ce dossier mais a depuis bénéficié d'un non-lieu.
Le maire de Chantilly a répondu présent à Bordeaux ce lundi. Selon des journalistes accrédités sur les lieux, Eric Woerth a été appelé à la barre avant 10h30, comme l'ont été les 10 prévenus, tour à tour.
#Bettencourt Eric Woerth arrive à la barre. Dans la salle: peu de public, beaucoup de journalistes et une bonne trentaine d'avocats.
— Philippe Lemoine (@PhLemoine) 26 Janvier 2015
De Bannier a Woerth, les dix prévenus sont appelés chacun à leur tour a la barre, c'est le bal des costards cravates. #Bettencourt
— Julie Mendel (@julie_mendel) 26 Janvier 2015
Les personnalités présentes au procès
Patrice de Maistre et le photographe François-Marie Banier (un proche de la milliardaire) sont les prévenus vedettes de ce procès. Ils sont tous deux poursuivis pour "abus de faiblesse" et "blanchiment" au détriment de la vieille dame, délits passibles chacun d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende. Ils étaient sur place avant 9h.
L'homme d'affaires Stéphane Courbit est arrivé peu après MM. de Maistre et Banier. Comme eux, il est soupçonné d'avoir profité de la vulnérabilité de la vieille dame alors qu'elle souffrait de sénilité depuis septembre 2006, selon une expertise psychiatrique dont les termes devraient être fortement débattus au procès.
Partie civile au procès, la fille unique de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, est également présente ce lundi. C'est par elle, et une plainte visant M. Banier, que l'affaire avait débuté fin 2007. Réconciliée avec sa fille fin 2010, Liliane Bettencourt, aujourd'hui âgée de 92 ans, affaiblie, et placée sous tutelle, sera la grande absente de ce procès.
Une tentative de suicide
Alain Thurin, ancien infirmier de Liliane Bettencourt, n'est pas au tribunal car il a tenté de mettre fin à ses jours dimanche après-midi, annonce le procureur à l'ouverture du procès. "On ne sait pas s'il est vivant ou décédé", affirme le président du tribunal cité par les journalistes sur place.
Si les faits qui sont reprochés aux dix prévenus - "abus de faiblesse", "blanchiment" ou "recel" selon les cas - sont bien du ressort du tribunal correctionnel, l'affaire Bettencourt a attiré une foule de journalistes telle (environ 150 accrédités) que les débats se dérouleront dans l'ancien Palais de Justice de Bordeaux, dont les locaux sont plus spacieux et plus adaptés à un procès d'une telle envergure que le TGI.