Le préfet de l'Oise a pris un arrêté autorisant la destruction des renards sous forme de chasses ou de battues administratives par les 14 lieutenants de louveteries, du 1er janvier au 30 avril 2015. Une mesure applicable sur l’ensemble du département, en milieu forestier comme en plaine.
L'arrêté du préfet de l'Oise autorisant la destruction des renards, du 1er janvier au 30 avril 2015, suscite la colère des défenseurs de l'animal. Mais pour la Direction départementale des territoires, il s'agit d'une mesure nécessaire pour une régulation sanitaire, dans le cadre de la lutte contre l’échinococcose alvéolaire, la leptospirose et la gale, des maladies infectieuses pouvant être mortelles et qui se transmettent à l'homme par l'animal.
Y'a-t-il vraiment un risque sanitaire?
"Une absence de régulation entraînerait un risque de recrudescence des maladies", affirme Direction départementale des territoires pour justifier l’arrêté d’autorisation de tirs de nuit pour les lieutenants de louveterie, ajoutant : "actuellement, il est constaté une urbanisation progressive de l’espèce qui pourrait apporter en ville des maladies habituellement réservées aux zones rurales (gale, lyme)".Pour Virginie Boyaval, ethnologue de terrain, le risque est exagéré. Le dernier cas de rage date de 1998 et l'une des maladies évoquées, l’échinococcose alvéolaire se retrouve aussi chez les animaux domestiques comme le chien.
Une interview de Virginie Boyaval, ethologue de terrain par Jean-Paul Delance et Benoît Henrion.
A qui profite cette mesure ?
Pour les chasseurs, le renard est nuisible pour le gibier, surtout en période de nidification. L'espèce n'a donc pas bonne réputation en milieu rural, sauf pour les céréaliers. En effet, ce destructeur de mulots mange entre 6 000 et 10 000 rongeurs par an. Un travail important pour les céréaliers, dont les terres sont infestées par ce nuisible.
Avec : Guy Harlé d'Ophove\
Lieutenant de louveterie;\
Virginie Boyaval\
Ethologue de terrain;\
Christophe Gueulle\
Exploitant agricole;\
Extrait du film:"L' odeur de l' herbe coupée" de Franck Vigna;\
un reportage de Jean-Paul Delance, Benoît Henrion et Cédric Delangle