La stupeur règne encore dans le quartier Saint-Acheul à Amiens. Personne ne savait que Jean-Paul Dancoisne, chez qui un cadavre a été découvert, avait déjà été condamné pour homicide et pour viol.
Les habitants du quartier Saint-Acheul à Amiens sont incrédules. L'un de leurs voisins, Jean-Paul Dancoisne, a avoué le meurtre de Chantal Croiset, gérante de bar disparue en 2013. C'est vraisemblablement le corps de cette femme (une autopsie devra le confirmer) qui a été retrouvé, mercredi 14 avril, chez l'homme de 51 ans. L'individu a été mis en examen et écroué.
Un lourd passé judiciaire
On sait depuis vendredi qu'il avait déjà été condamné pour viol en 1992 puis pour le meurtre d'une autre femme. En 1995, avait été condamné à 25 ans de prison. Il en avait purgé 17.
Jamais, jamais, entendu parlé !
"C'est fou, confie un riverain. Je passe tout le temps (devant sa maison), je le vois régulièrement, il est là avec sa voiture… J’ai cru à une blague, j’y croyais pas !" Ses antécédents judiciaires ? "Jamais, jamais, entendu parlé", assure un autre habitant.
Droit à l'oubli et imprévisibilité
Jean-Paul Dancoisne n'a donc pas crié sur tous les toits qu'il avait été meurtrier et détenu. Pour ses actuels voisins, il était simplement un homme gentil. Il s‘occupait de la sonorisation des soirées, notamment celle du comité de quartier.
Reportage d'Emilie Montcho et Henri Desaunay. Intervenants : riverains ; Bernard Farret, Procureur de la République d'Amiens.
Quelqu'un d'autre pourtant savait. La Justice. Elle le suivait depuis sa libération en 2012, par l'intermédiaire d'un juge d'application des peines. Les événements rouvrent - si tant est qu'il était fermé - le débat sur la récidive et les moyens que peut avoir la Justice pour contrôler le risque.
A ce sujet, les propos du procureur de la République d'Amiens donnent à réfléchir. Bernard Farret affirme que Jean-Paul Dancoisne "n'était pas atteint d'une maladie mentale". Mais d'ajouter : "Néanmoins, il n'était pas d'une totale stabilité." Dans la nuance s'est niché l'imprévisible. Car non, selon le Procureur, "l'acte n'était pas prévisible."