Fusillade de Roye : l'accusé se dit content d'avoir "crevé" ces "parasites"

Le procès de Marcel Ruffet, accusé d'avoir assassiné quatre personnes à coups de fusil en 2015, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de la Somme. L'accusé, dédouané de toute "anomalie mentale ou psychique" se dit content d'avoir "crevé" ces "parasites". Il ne regrette rien.

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Petit homme sec, Marcel Ruffet, ex-forain de 73 ans, est apparu dans le box à 9h30. Chemise bleue à carreaux et lunettes fines, il a décliné, avec un débit rapide, son identité devant une salle d'audience silencieuse composée des quelque 30 personnes qui se sont constituées parties civiles.

Il est accusé d'avoir, le 25 août 2015, en milieu d'après-midi, ouvert le feu sur une famille dans un camp de gens du voyage à Roye, où il vivait. Puis, avec 2,29 g d'alcool dans le sang, d'avoir tiré sur les forces de l'ordre alertées par les coups de feu.

Absence d'"anomalie mentale ou psychique"



Michel Baumgaertner, 46 ans, sa petite-fille, Lovely, 8 mois, sa belle-fille, Mallaurie, 19 ans, et un gendarme Laurent Pruvot, 44 ans, ainsi que deux blessés graves.

"Tout l'enjeu de l'audience sera de comprendre ce qui a pu amener Ruffet à commettre ces faits. Elle ne sera jamais en proportion de la gravité de ce qu'il a fait, mais il y a forcément une raison", estime Me Guillaume Demarcq, avocat de l'accusé.

Vingt mois après cette tuerie, le mobile de l'accusé, dédouané de toute "anomalie mentale ou psychique" selon les expertises, demeure en effet très flou.

Sujet : Pierre-Guillaume Creignou, Didier Bert, Mathieu Krim ; avec Maître Ludovic de Villèle avocat de la famille du gendarme Laurent Pruvot ; Maître Guillaume Demarcq, avocat de Marcel Ruffet ; Maître Dorothée Fayein Bourgois, avocate de Marcel Ruffet

Tensions avec les gens du voyage



L'enquête révèle bien des tensions entre l'accusé et la communauté des gens du voyage liées à une dispute remontant à juin 2014 entre Michel Baumgaertner et Marcel Ruffet, mais les causes sont indéterminées. Seul un point de discorde concret est soulevé par l'instruction: les branchements à l'eau et à l'électricité.

Ainsi, ce 25 août, c'est lorsqu'il remarque que Michel Baumgaertner a retiré son branchement pour y mettre le sien, que, furieux, il serait remonté dans sa caravane chercher son fusil dans l'intention de tuer le père et ses trois fils.

"De la pourriture"

"Ces gens-là" étaient de la "pourriture", de la "racaille", dira Ruffet aux enquêteurs, ajoutant être content d'avoir "crevé" ces "parasites".

"Il est dans la revendication provocatrice, Ruffet a un mépris de la nature humaine, la gamine il l'a descendue dans son lit papillon, il l'a flinguée à bout portant !" s'emporte l'avocat de la famille décimée, Me Jérôme Crepin.



Au cours de l'instruction, Ruffet répète qu'il ne "regrette rien" sauf "pour le gendarme", affirmant qu'il ne savait pas qu'il en était un.

Dans l'aire d'accueil communale où vivait depuis plusieurs années une quarantaine de gens du voyages semi-sédentarisés dans des caravanes l'ambiance était décrite comme "bonne" et Ruffet comme une personne ne posant pas de difficultés.

Enfant descolarisé dans une grande fraterie


Huitième enfant d'une fratrie de treize, l'accusé a grandi dans une famille de forains en Picardie où il est allé à l'école jusqu'à "12-14 ans". Il a eu quatre enfants, dont l'un décédé d'un accident de voiture en 2008.

Son ex-épouse décrit un homme "autoritaire" et ses enfants une personne "alcoolique", "très violente", sa fille parlant même d'"un monstre". Des proches évoquent aussi un homme "solitaire", passionné de chasse et de pêche, qui avait des "coups de sang", mais qui était aussi "droit" et "courageux".

Blocage de l'A1


Cette tuerie avait débouché sur le blocage de l'autoroute A1 par des gens du voyage de Roye, au plus fort des retours de congés fin août 2015. Ils exigeaient la remise en liberté du fils de Michel Baumgaertner ainsi qu'un proche, le temps d'assister aux funérailles. Dix des auteurs du blocage avaient été condamnés en février 2016 à des peines allant de quatre à 18 mois ferme, sans mandat de dépôt.

Quelque 70 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la sécurité de cette première journée de procès qui doit s'achever le 5 mai, selon une source judiciaire.
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