2ème jour de procès à Amiens pour les 12 prévenus de la communauté des gens du voyage, accusés du blocage de l'A1 le 28 août dernier. Ils comparaissent pour entrave à la circulation de véhicules, dégradation par incendie et vol en réunion. Le jugement sera rendu à l'issue de cette journée.
12 prévenus issus de la communauté des gens du voyage, accusés du blocage de l'A1 le 28 août dernier, comparaissent les 4 et 5 février devant le Tribunal correctionnel d'Amiens pour entrave à la circulation de véhicules et pour certains, dégradation par incendie et vol en réunion.
Ils ont comparu libres: 6 des 12 accusés sont placés sous contrôle judiciaire. Tous encourent de 2 à 10 ans de prison.
Un seul prévenu a reconnu les faits
Lors du 1er jour d'audience jeudi, l'un des prévenus a tenté d'expliquer ce geste de colère collective: ce n'était pas "normal" de priver un fils des obsèques de son pèreA la mi-journée de jeudi, seuls 4 des 12 accusés avaient été entendus. 3 ont contesté à la barre leur participation à ce barrage à hauteur de Roye (80).
Seul Dimitri Petit a reconnu les faits, entre regrets et justification.
A l'origine de ce mouvement de colère, un triple homicide 4 jours plus tôt dans leur communauté installée à Roye (80) et le refus de la justice de laisser sortir de prison le fils de l'une des victimes, le temps d'assister aux obsèques.
Un appel au secours
Cette décision avait déclenché la fureur des gens du voyage qui avaient décidé cette spectaculaire action pour faire pression sur la justice. "Un geste de désespoir (...) C'était plus un appel au secours qu'une volonté de casser ou de détruire", selon Joseph Dorkel, porte-parole de la communauté des gens du voyage et proche de certains prévenus. La cour d'appel d'Amiens avait finalement autorisé cette présence aux funérailles. Les gens du voyage avaient levé aussitôt le barrage.Parmi les parties civiles, la société d'autoroute Sanef, qui a estimé avoir perdu 500.000 € à cause du blocage (dont 100.000 euros pour les seuls dégâts), la communauté de commune du grand Roye (80), un garage et l'Office public de l'habitat en Somme ainsi qu'un usager de la route, se sont portés partie civile.
Cet usager dit avoir subi un préjudice: bloqué pendant 4 heures sur l'autoroute, il avait raté son train. "Dois-je aussi bloquer l'autoroute pour me faire rembourser?", a-t-il ironisé dans une lettre au procureur.