Les deux ressortissants français ont disparu depuis novembre 2016 en RDC, où ils auraient été enlevés. Le parquet d'Amiens a saisi la police judiciaire amiénoise et l'office central pour la répression des violences aux personnes de Paris. Leurs proches restent mobilisés et organisent une marche.
Les autorités françaises semblent déterminées à obtenir des réponses. Voilà plus de deux mois que Frédéric Boyenga Bofala, 56 ans, président d'un micro-parti politique, accompagné de Pablo Diumbu-Ndjeka, 38 ans, dirigeant d'une société de sécurité à Amiens, sont portés disparus.
Ils ont été interpellés par la garde républicaine à leur hôtel, dans la nuit du 17 au 18 novembre, à Kinshasa. Ils seraient actuellement détenus, dans un lieu tenu secret. "Nous n'avons toujours aucune nouvelle d'eux", déplore Me Stéphane Diboundje, avocat de Pablo Diumbu-Ndjeka, qui a déposé une plainte auprès du parquet d'Amiens.
Une avancée, l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de la République d'Amiens le 27 janvier pour arrestation, enlèvement et séquestration. Selon Me Diboundje, le procureur a saisi la police judiciaire d'Amiens et l'office central pour la répression des violences aux personnes de Paris. "Quand on est arrêté par les autorités, la moindre des choses est d'être détenu dans un endroit connu et d'être présenté à un juge", poursuit-il.
Les autorités congolaises ne donnent toujours pas d'explications
Jeudi 26 janvier, les avocats des deux hommes - outre Me Diboundje, Me Caroline Wassermann du barreau de Paris - ont rencontré le conseiller Afrique de l'Élysée, Thomas Mélonio, pour évoquer leur sort. "Il a réaffirmé que les autorités françaises suivent de très près l'affaire", indique Me Diboundje, "et qu'elles ont pris contact avec les autorités congolaises, sans obtenir d'explications.""Ces premiers signes sont positifs", poursuit-il, d'autant plus que des sénateurs représentant les Français de l'étranger ont écrit une lettre à l'ambassadeur français à Kinshasha "pour faire part de l'émoi des proches des deux disparus et demander des explications". Ils ont aussi évoqué le projet d'une éventuelle visite des avocats en RDC.
En attendant, l'entourage de Frédéric Boyenga Bofala et de Pablo Diumbu Ndjeka reste mobilisé. Leurs proches mènent une marche ce samedi, qui part de Saint-Leu et rejoint la mairie en passant pas la gare, pour "faire comprendre que cette détention illégale de deux Français à l'étranger est un problème". Une centaine de personnes les ont rejoints en soutien.