Le Réseau Éducation Sans Frontières de la Somme interpelle, dans un courrier, deux députés et un sénateur du département sur le sort de huit lycéens à la rue.
Ailton, Christophe, Germana, Bamory, Moussa, Merphy, Rony et Rossy ont un point commun : ils sont tous internes dans des lycées du département de la Somme et devront passer les nuits d’été dans la rue. Une vie de débrouillardise et de danger à laquelle ils ne s'attendaient certainement pas en quittant leurs pays respectifs...
Le RESF de la Somme, sans réponse du préfet sur le sort de ces jeunes, a souhaité alerter deux députés et un sénateur de la Somme dans un courrier :
"On attend qu'ils sollicitent le préfet", informe Didier Cottrelle. "Ces jeunes auraient dû être mis sous protection par le Conseil départemental. On considère qu'il n'y a pas de continuité de l'Etat".
Une question de temps
Suite à plusieurs manifestation, le réseau a obtenu que 6 jeunes soient hébergés par le 115. Une solution qui n'en n'est pas une, selon Didier Cottrelle. "Aucun budget exceptionnel n'a été créé pour cela. C'est une opération pour laquelle aucun centime n'a été déboursé", regrette-t-il. Pour les 8 jeunes restants, "on ne peut pas se contenter de solutions au coup par coup. Le 115 est plein la plupart du temps. Les jeunes dorment à la gare jusqu'à minuit, heure où ils doivent quitter les lieux. Puis il se débrouillent comme ils peuvent, à leurs risques et périls", alerte le président de RESF.
"Les politiques que nous intepellons ont une double fonction, poursuit M. Cottrelle. Ils sont à la fois représentants de l'État français mais aussi bien ancrés dans le territoire où tout cela se passe".
Le préfet n'a pas répondu à nos sollicitations. Du côté de Barbara Pompili, on assure qu'une intervention sera faite. "Il y a deux sujets : ce qu'il faut résoudre dans l'urgence pour ces jeunes, et la prise en charge générale des mineurs et des jeunes majeurs sur laquelle il va falloir travailler. Barbara Pompili va intervenir à ces deux niveaux", assure sa porte-parole.
Mais M. Cottrelle se veut optimiste. "C'est une question de temps. Mais autant M. Manable que Mme Pompili ont toujours fait quelque chose, même au cas par cas".