La cour d'appel d'Amiens a tranché : une relaxe totale et sept peines de sursis. Déception pour les 8 ex-salariés de Goodyear qui avaient été condamnés en première instance, à 9 mois de prison ferme pour la séquestion de deux dirigeants de leur usine en 2014. Ils espéraient la relaxe pour tous.
Ils étaient à nouveau mobilisés avec banderolles et slogans en soutien aux syndicalistes devant le palais de justice. La décision était forcément très attendue, surtout compte tenu de la condamnation, jugée très sévère, rendue en première instance pour les 8 ex-salariés Goodyear.
Le 12 janvier 2016, ils avaient été condamnés à 24 mois de prison, dont neuf ferme. Au final une relaxe totale et 7 condamnations avec sursis : 5 pour séquestration qui se traduisent par de la prison avec sursis et non pas ferme comme l'avait jugé le tribunal correctionnel en janvier 2016.
Des ex-salariés usés mais déterminés
Pour Mickaël Wamen, leader du mouvement, cette décision le pénalise et il n'en veut pas. " Usé, fatigué, mais déterminé" confie-t-il. Mais il est décidé à se pourvoir en cassation car sa condamnation avec sursis est une épée de Damoclès pour celui qui est parti en formation après avoir perdu son emploi.
Un candidat à la Présidentielle parmi les soutiens
Une condamnation de syndicalistes comme celle-ci est un mauvais signe pour Philippe Poutou. Le candidat à l'élection présidentielle a fait le déplacement pour soutenir " ceux qui sont devenus un symbole de la répression syndicale". Il pointe du doigt "le danger" que représente ces décisions.
► Écoutez sa réaction cet après-midi à la sortie du tribunal reccueillie par Pierre-Guillaume Creignou et Christian Mirabeau.
Retour sur une lutte syndicale devenue un symbole
De nombreuses manifestations de soutien ont été organisées partout en France, avec une pétition en ligne réclamant l'arrêt des poursuites à leur encontre. On se souvient notamment du grand rassemblement amiénois où dix mille personnes selon la CGT, 5.000 selon la préfecture, s'étaient réunies pour soutenir les huit prévenus.
Avec eux, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, Jean-Luc Mélenchon, d'Olivier Besancenot (NPA) ou encore de François Ruffin, l'auteur de "Merci, patron !".
Les 6 et 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines et le directeur de la production avaient été retenus pendant une trentaine d'heures dans les locaux de l'usine de pneumatiques occupée par quelques dizaines de salariés en colère après l'annonce de la fermeture de ce site employant 1.143 personnes.
Poursuivis pour "séquestration et violences en réunion", les prévenus encouraient jusqu'à cinq ans de prison. La maison mère ainsi que les deux cadres avaient retiré leur plainte.