Quatre anciens dirigeants de l'entreprise abbevilloise Abelia décors, liquidée en 2005, comparaissent ce mercredi en appel devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour « banqueroute frauduleuse », ainsi que de commissaires aux comptes pour avoir caché les faits.
La salle d'audience est trop petite pour accueillir les 180 anciens salariés qui se sont constitués partie civile pour préjudice d'anxiété. Ils font face à Christian Gerhardt et Jacques Girod, respectivement directeur et directeur financier du site abbevillois et le britannique Martin Kellaway, directeur général de l'entreprise. Seul absent, Jürgen Erbach, pdg jusqu'en 2004 du groupe allemand VDN qui avait racheté Abelia décors en 1999.
Ce procès porte sur l'organisation supposée de la liquidation d'Abelia décors, spécialisée dans la fabrication de papiers peints, et fermée en décembre 2004. Deux-cent-soixante-dix personnes avaient perdu leur emploi.
Relaxés en première instance en mai 2014, les prévenus sont accusés d'avoir sciemment conduit Abelia décors à sa perte. Ils auraient notamment présenté à leurs partenaires financiers des faux comptes pour obtenir encore plus de crédits et creusé ainsi un peu plus le déficit de l'entreprise jusqu'à sa mise en liquidation judiciaire en juin 2005.
A leur côté sur le banc des accusés, les commissaires aux comptes Pierre Marque et Alain Guinot, accusés d'avoir caché ces faits au parquet lors de l'enquête entamée dès 2004.