La production française de lait a reculé pour le deuxième mois consécutif en juillet, dans un contexte de surproduction mondiale et de chute des prix. Avec un retrait de 2,8%, le bassin Nord-Picardie est en tête de la baisse de production.
Après un recul de 3,7% en juin 2016 par rapport à juin 2015, la collecte de lait de vache a baissé de 1% en juillet par rapport au même mois de l'an passé. Et c'est dans le bassin Nord-Picardie où la baisse est la plus forte, avec 2,8% de recul de la production, selon les statistiques du ministère de l'Agriculture.
Une baisse généralisée de la production de lait
Seul le bassin Normand fait figure d'exception puisque sa production de lait a progressé de 2,4%. Dans le bassin Centre également, la production est restée stable par rapport à juillet 2015. En revanche, elle a bien reculé dans tous les autres bassins: de 0,8% dans le grand ouest et de 3,4% dans le grand est, de 3,1% dans le Sud-Ouest et de 1% dans le Sud-Est et Charente-Poitou.
La collecte laitière du mois d'août serait elle aussi en net retrait par rapport à celle d'août 2015 en raison d'une "pénurie d'herbe liée à la sécheresse estivale et non compensée par l'achat d'aliments composés dans un contexte de dégradation du prix du lait", selon les sondages hebdomadaires de l'organisme FranceAgriMer.
Prix en baisse et croissance ralentie
Si l'on compare les prix de juillet 2016 avec ceux de 2015, on constate que les prix ont baissé avec une différence de 39€/10000 litres. En revanche, les prix ont augmenté de 1,6€/1000 litres entre juin 2016 et juillet 2016 (chiffres : Eurostat).
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La croissance de la collecte laitière, elle, a ralenti et ne progresse plus que de 3,3% par rapport à l'an passé. Mais les disparités entre les pays restent très fortes. Par exemple, on note une augmentation de la croissance aux Pays-bas (+12,6%), en Allemagne (3,7%) et en Italie (+2,8%) mais un recul de la croissance au Royaume-Uni (-1,6%)*
Les mesures européennes courronnées de succès
Le mécanisme de réduction volontaire de la production mené sous l'égide de l'Union européenne porte ses fruits. C'est en tout cas ce qu'a annoncé mardi 27 septembre la Comission européenne. Le programme d'aide pour inciter les producteurs de lait de l'UE à réduire leurs volumes couvre la quasi totalité des 150 millions débloqués pour l'occasion.
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— franceinfo (@franceinfo) 14 mars 2016
L'enveloppe de 150 millions d'euros annoncée - parmi d'autres mesures - pour soutenir le secteur laitier en crise en juillet est souscrite à 98,9%, ce qui permet d'envisager une baisse de la production de 1,06 million de tonnes de lait au dernier trimestre de l'année. Ce qui représente 3% de moins qu'à la même période l'an passé.
Le système, présenté au début de l'été par la Commission, prévoit un paiement de 14 centimes pour compenser chaque kilo de lait non produit. "Le programme s'est révélé à la fois attractif et couronné de succès. Il remplit entièrement nos attentes", s'est félicité le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan dans un communiqué.
La France première participante
Au total plus de 52.000 agriculteurs, originaires de 27 Etats membres, se sont portés volontaires pour diminuer leur production et ont envoyé leurs dossiers à la Commission.
En nombre de participants, c'est en France qu'il est le plus élevé (13.000 producteurs), puis en Allemagne (10.000), en Irlande (4.500, soit le pourcentage de participation le plus élevé: 24% des producteurs), en l'Autriche et aux Pays-Bas (4.000 chacun).
Un deuxième tour sera organisé entre novembre et janvier pour le 1,1% restant, c'est-à-dire 11.407 tonnes. La date limite de dépôt pour souscrire au programme d'aide est fixée au 12 octobre.
* Croissance laitière cumulée de janvier à juin 2016
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