Le 22 et le 29 mars prochains, les électeurs seront appelés à élire leurs conseillers départementaux. Plusieurs changements pour ces élections, à commencer par le nom. Mode d’emploi, à un mois du scrutin.
La vie politique en France est déjà animée par les enjeux présidentiels. Un peu, aussi, par les élections régionales qui se dérouleront dans un an. Mais l'actualité politique française, c'est d'abord, dans un mois, les élections départementales. Les citoyens sont appelés aux urnes les 22 et 29 mars prochains.
La liste des candidats a été publiée par le ministère de l'intérieur. L'Aisne et l'Oise font déjà partie des départements que la gauche risque de perdre au profit de la droite, avec même un léger espoir nourri chez l'extrême-droite. "Léger", car le scrutin des départementales diffère des autres. D'ailleurs, celui de cette année se distingue à plus d'un titre.
Mode d'emploi.
Département, je dis ton nom
Exit les "conseillers généraux" et les "élections cantonales". En mars, nous voterons pour des "conseillers départementaux", qui siègeront au "conseil départemental".
A noter que les cantons existent toujours, mais ce ne sont plus les mêmes. Par souci de redéfinir des limites parfois vieilles de 200 ans, ils ont été redécoupés en 2014, non sans polémique. Aujourd’hui la Somme compte 23 cantons, l’Oise et l’Aisne 21.
Moins de cantons, mais pas moins d’élus
Si l’on compte deux fois moins de cantons qu’aux précédentes élections, nous élirons toujours une quarantaine d’élus par département : nos candidats se présentent en binôme, un homme et une femme, accompagnés de deux remplaçants, de sexe différent également. Il sera impossible de rayer le nom d’un des candidats du binôme, sous peine de voir son vote compter pour un bulletin nul.
Ce nouveau mode de scrutin pour les départementales, le scrutin binominal mixte majoritaire à deux tours, doit permettre une meilleure représentation des femmes à l’assemblée départementale (moins de 15% des conseillers généraux sont des femmes aujourd’hui en France).
Attention à l’abstention !
Pour être élu dès le premier tour, le binôme devra avoir recueilli au minimum 50% des suffrages exprimés plus une voix, mais également le quart des voix des électeurs inscrits. De même, pour pouvoir se présenter au second tour, il faudra avoir recueilli au minimum la voix de 12,5% des électeurs inscrits.
Dans un contexte de forte abstention, particulièrement élevée pour des scrutins comme les anciennes cantonales, ce seuil sera donc difficile à atteindre... les candidats avaient donc tout intérêt à se présenter unis.
Un scrutin hors normes
Auparavant, l’assemblée départementale était renouvelée de moitié tous les trois ans. Cette année, nous élirons tous nos conseillers départementaux en même temps, et pour un mandat de six ans, a priori.
Car la durée de vie des départements n’est toujours pas inscrite dans le marbre. Surtout, la répartition des compétences entre les départements et les futures grandes régions n’est pas encore déterminée... L’examen de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) commence à peine à l’Assemblée nationale, et il est peu probable qu’elle soit définitivement votée avant le premier tour des élections.
Le projet initial du gouvernement était le transfert quasi intégral des compétences aujourd’hui attribuées aux départements vers les grandes régions. Mais il a évolué, et les sénateurs ont donné leur avis voilà quelques semaines : la gestion des collèges, de la voirie ou des transports publics non urbains doivent rester aux mains des départements. Le travail parlementaire se poursuit...
Le cumul des mandats
La loi du 14 février 2014 interdit de cumuler un mandat de parlementaire (député ou sénateur) avec un exécutif local. Nos élus devront donc entre autres choisir, à compter de 2017, entre l’Assemblée Nationale ou le Sénat, et la présidence ou la vice-présidence d’un conseil général.