Reçues par le ministre de l'Ecologie Philippe Martin jeudi, la Confédération et l'association Novissen ont demandé un moratoire sur les projets de méthanisation en France et cela pour bloquer le projet de la ferme des 1000 vaches à Drucat dans la Somme.
Selon les opposants, il y aurait trop de zones d'ombre autour du méthanisateur prévu dans le projet de la ferme des 1000 vaches à Drucat (80).
"Le promoteur a déposé un dossier pour un méthaniseur qui comporte trop de failles", a indiqué le porte-parole de la délégation, Laurent Pinatel. "Le lisier ne fournira que 50% des besoins, le reste étant composé de déchets verts, d'ordures ménagères et boues d'épuration, bref tout ce que collecte l''exploitant Ramery Environnement. On n'est plus là sur de l'activité agricole".
"On a demandé un moratoire immédiat sur la méthanisation en France et un débat national, car c'est une bonne idée (pour produire de l'énergie) à condition qu'elle soit cadrée. Or aujourd'hui elle ne l'est pas du tout" a-t-il estimé.
Le promoteur de la ferme des 1000 vaches, qui avait obtenu dans un premier temps une autorisation pour 500 têtes sur mille hectares, a déposé une nouvelle demande pour un millier de ruminants en augmentant sa surface à 3.000 hectares.
"Philippe Martin nous a dit que ce n'était pas son modèle de développement agricole", a souligné Laurent Pinatel - ce qu'a confirmé à l'AFP l'entourage du ministre. Ce dernier s'est dit satisfait d'un entretien "très constructif" après celui, la semaine dernière, chez la ministre chargée de l'Aménagement du territoire Cécile Duflot.
"Nous allons demander maintenant un rendez-vous avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll", a annoncé Laurent Pinatel, qui a "le sentiment que le gouvernement se positionne enfin clairement contre le projet" de méga-ferme.
L'Etat a demandé la semaine dernière la démolition de bâtiments illégaux ne correspondant pas au permis de construire délivré, sans cependant avoir le pouvoir de contraindre le promoteur à s'exécuter.
"On fera en sorte que la loi soit respectée et toute irrégularité sanctionnée", a prévenu le porte-parole de la Confédération, qui se dit prêt à retourner occuper le chantier.