Tandis que le patron du parti socialiste assure que ceux qui ont rejoint formellement En Marche! "ne sont plus au PS" car "il n'y a pas de double appartenance", et qu'"il faut condamner ces manquements", des exclusions ont déjà été observées dans la Somme.
Après le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron, annoncé ce mercredi matin, le premier secrétaire du Parti socialiste a tenu à clarifier la situation, dans un communiqué de presse publié sur le site du parti, pour les élus suivant le même chemin.
"Il n’y a pas de double appartenance"
Dans une lettre adressée mercredi aux militants PS, Jean-Christophe Cambadélis a mis en garde ceux de ses camarades tentés de rejoindre le mouvement d'Emmanuel Macron : "notre position est simple: Benoît Hamon est le candidat issu de la primaire, légitimé par une convention unanime du Parti socialiste.Ceux qui ont rejoint En Marche ! ne sont donc plus au Parti socialiste. Il n’y a pas de double-appartenance. Ceux qui parrainent ne peuvent plus s’en réclamer".
Des exclusions dans la Somme ?
La décision de Jean-Christophe Cambadélis confirme la décision de Philippe Casier, président de la fédération socialiste de la Somme, d'exclure deux politiques du département en début de semaine.Il s'agit de Pascal Demarthe, député de la 1ere Circonscription de la Somme et Nicolas Dumont, maire d'Abbeville, qui ont tous deux parrainé Emmanuel Macron. Contacté par nos soins, Pascal Demarthe "assume, et comprend la décision du premier Secrétaire".
Nicolas Dumont, lui, fait une lecture différente de la lettre de Jean-Christophe Cambadélis. Il dit "prendre acte" mais attend que l'exclusion soit effective.
Contacté, le maire de Noyon Patrick Deguise, qui soutient Emmanuel Macron "prend acte" de la déclaration de Jean-Christophe Cambadélis dans la mesure où pour lui, voter pour le leader d'En Marche! est la seule manière de lutter contre le Front National.
Début mars, il expliquait son choix sur sa page Facebook : "le candidat socialiste en l’état actuel n'a donc aucune chance d'être présent au second tour des élections présidentielles. Je ne peux donc me résigner de nouveau à devoir faire un choix au second tour entre le candidat LR et la candidate FN."
Christian Manable, sénateur de la Somme, ainsi que Jean-Jacques Thomas, maire d'Hirson et président de la fédération socialiste de l'Aisne, et Jean-Claude Villemain, maire de Creil et président de la fédération socialiste de l'Oise, soutiennent Benoît Hamon.
"Tout est encore possible, le meilleur comme le pire"
"Devant la fragmentation française, source d'une crise sans précédent de la Ve République, nous restons socialistes (...) Notre pays n'est à l'abri de rien. Il faut un peu de retenue. J'appelle tous les socialistes au calme, au respect de leurs principes et de leur cohérence pour une gauche qui gouverne et qui transforme", écrit le Premier secrétaire du parti socialiste dans sa lettre.Pour M. Cambadédis, "cette élection reste brumeuse, cotonneuse et chaotique. Il y a certes un classement sondagier de candidats mais pas de majorité". Et "tout est encore possible, le meilleur comme le pire".