La direction peut faire appliquer ce plan sans l'accord des syndicats.
La direction de Pimkie a présenté vendredi à son siège de Villeneuve-d'Ascq un plan de départs volontaires de 208 salariés, respectueux des principales négociations avec les syndicats sauf en ce qui concerne les indemnités supralégales, a-t-on appris de sources concordantes.
Les syndicats majoritaires CGT et FO avaient annoncé lundi qu'elles rejetaient le plan proposé par la direction après des négociations qui, selon elles, n'avaient pas pris en compte certaines revendications.
Mais la direction peut faire appliquer ce plan sans l'assentiment des syndicats, en l'homologuant auprès de la Direction régionale des entreprises et de l'emploi (Direccte).
Certains syndicats craignaient que la direction ne revienne sur les mesures négociées, mais selon les trois organisations interrogées (CGT, CFE-CGC, CFDT) vendredi par l'AFP, seules les indemnités supra-légales ont été abaissées : le socle de 4.000 euros pour tout salarié sur le départ a été supprimé et la somme a diminué de 100 euros par tranche d'ancienneté.
En revanche, la direction a accepté de déplafonner les indemnités pour les salariés de plus de 30 ans d'ancienneté.
La direction de Pimkie avait d'abord souhaité, début janvier, des ruptures conventionnelles collectives permises par le nouveau Code du travail, mais les syndicats avaient tous rejeté cette méthode.
La direction s'est félicitée, par communiqué, que les mesures présentées vendredi soient "supérieures à ce qui était proposé initialement, que ce soit celles relatives à la formation, à la création d'entreprise, ou au congé de reclassement, et identiques sur le quantum comme sur le contenu à celles qui (aient) été négociées avec les organisations syndicales".
Elle a cependant reconnu "n'avoir pu aller jusqu'au montant d'indemnisations supra-légales proposé dans la dernière version du plan", même si ces indemnités "restent tout à fait correctes, et supérieures à ce qui était proposé initialement".
"Une grosse déception"
Aucun reclassement n'aura lieu dans les enseignes de la galaxie Mulliez, à laquelle appartient Pimkie.
Le plan présenté "est une grosse déception, l'entreprise reste butée sur ses positions et démontre qu'elle avait ciblé crtains salariés", a réagi Valérie Pringuez, secrétaire CGT du CE.
Elle envisageait vendredi de contester devant la justice le motif économique des licenciements, rapportant que les "comptes consolidés de Pimkie en France étaient très bons", contrairement aux autres pays.
La CFDT, qui avait signé lundi l'accord "respectable", "trouve l'attitude de la direction irrespectueuse face à notre position de signature, car elle n'a pas mis a minima (sur les indemnités) les mesures négociées, à croire qu'elle ne souhaite pas préserver le climat social", a regretté Marie-Annick Merceur, déléguée CFDT.