La CGT de Pimkie s'est émue dans un communiqué que les 83 salariés des magasins menacés de fermeture seront amenés à changer de magasin, faute de quoi ils seraient licenciés.
Le plan de départs volontaires conçu par la direction de Pimkie concernera 291 salariés et non pas 208 comme le faisait le projet de ruptures conventionnelles collectives rejeté par les syndicats, a annoncé la CGT dans un communiqué.
"Lors de la première réunion de négociation du plan de départs volontaires, mardi 23 janvier 2018, la direction Pimkie a admis, suite à l'interpellation de la CGT, qu'il n'y avait pas 208 suppressions d'emploi en France mais 291" s'émeut Valérie Pringuez, secrétaire CGT du comité d'entreprise.
En effet, plus des départs volontaires au siège de l'entreprise, à Neuville-en-Ferrain, la fermeture des 37 magasins Pimkie concernera en réalité 166 emplois : la moitié va devoir être transférée d'un magasin à un autre dans le cadre d'une clause de mobilité inscrite dans leur contrat.
"Quelle colère de découvrir qu'en cas de refus de leur part, ils seront purement et simplement licenciés pour non respect de leur contrat de travail et qu'ils ne bénéficieront pas des mesures de reclassement, d'accompagnement et des indemnités actuellement négociées dans le cadre du plan de départs volontaires" s'indigne Valérie Pringuez dans le communiqué.
Des boutiques en sureffectif ?
"On se retrouve concrètement avec 83 salariés à qui on veut imposer une clause de mobilité" s'indigne la secrétaire CGT, jointe par téléphone. Celle-ci prévient que "d'autres magasins vont se retrouver en sureffectif.
À Saint-Omer par exemple, la fermeture du magasin en centre-ville va conduire plusieurs salariés à travailler dans un autre magasin, plus petit. "Il va y avoir deux responsables et deux adjoints pour six vendeuses !" s'étonne-t-elle.
Et face à ce sureffectif, Valérie Pringuez envisage deux issues : soit "des licenciements pour faute grave pour réduire le personnel", soit"la fermeture du magasin au bout d'un an, parce qu'il ne rapporte pas assez d'argent."
Pimkie mise sur les reprises
De son côté, la communication de Pimkie tempère : sur les 37 magasins concernés, l'entreprise mise d'abord sur les reprises. En l'absence de repreneur pour un magasin et ses salariés, "la clause de mobilité entre en application, dans un cadre strict : au maximum 5 km pour les vendeurs, 20 km pour les managers."
Les "plans de départ volontaire", eux, ne seront envisagés que "si la clause de mobilité ne peut pas s'appliquer".
La direction souhaite fermer 37 magasins en trois ans, sur 321 en France, et la suppression à court terme de 83 emplois en magasins, 41 en logistique, 53 au siège international et 31 au siège pour la France, à Neuville-en-Ferrain.
La CGT compte poursuite sa mobilisation. Une assemblée générale est prévue ce vendredi 26 janvier.