"Les experts en colère !": des centaines d'agents de la police scientifique ont manifesté mardi à Lille et dans toute la en France pour revendiquer "un statut spécial adapté aux contraintes" de leur métier
Plusieurs syndicats de police (SNPPS-Unsa, Snapatsi-CFE-CGC et Snipat-FO) appelaient à la grève ce mardi, estimant que les 2250 agents de la police technique et scientifique "subissent depuis de nombreuses années des contraintes similaires à celles des policiers actifs sans en avoir le statut". Au total, les cortèges ont rassemblé 1300 manifestants selon l'intersyndicale et "80% des agents" s'étaient déclarés grévistes lundi soir, selon Nathalie Makarsky, du Snapatsi.
"On se retrouve seul sur des scènes de crime sans aucune protection"
A Lille, ils étaient une centaine à manifester place de la République, devant la préfecture, estimant qu'il était "dur, dur d'être des sous poulets". "C'est vraiment une très belle mobilisation, on a de nombreux services complètement fermés", s'est félicité Jérôme Deruelle,secrétaire régional du Snipat-FO. "On veut un nouveau statut qui prenne en compte nos contraintes et nous permette d'avoir les mêmes avantages que n'importe quel flic", a affirmé M. Deruelle. "Aujourd'hui on part seul sur le terrain, on se retrouve seul sur des scènes de crime sans aucune protection et on n'a aucun avantage au niveau de la retraite et des salaires plus faibles", a-t-il fait valoir.
Le coût de cette avancée statutaire serait de 20 à 25 millions d'euros par an pour l'Intérieur, selon Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa-Fasmi, présent à Lyon. Selon l'intersyndicale à Paris, les cortèges ont rassemblé 200 personnes à Marseille, 150 à Toulouse, 120 à Lille, 70 à Toulouse ou encore 50 à Bordeaux. A Rennes, ils étaient environ 70 devant la préfecture, devant des banderoles "La PTS en a marre des promesses" et "Police scientifique en grève". "Aujourd'hui il y a plus de moyens pour élucider les affaires, mais aussi plus d'affaires à élucider", a expliqué à l'AFP Bernadette Lemonnier du Snipat-FO. "Nous n'avons pas le statut judiciaire donc nous devrions toujours avoir un officier de police judiciaire avec nous" lors des prélèvements, mais ils ne se déplacent que pour les grosses affaires, au risque de mettre en doute la légalité des prélèvements effectués en leur absence, s'est alarmé Christophe Cosmao, du Snapatsi. Dans la grande région Est (Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne et Bourgogne), 95 agents s'étaient déclarés grévistes lundi soir sur les 140 en fonction. En Lorraine, environ 70% étaient grévistes mardi.