En ce week-end de Pentecôte, les picards, allergiques aux pollens devront être vigilants. Les départements de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne font face à un risques très élevé d'allergie ce vendredi 29 mai au 2 juin selon l'ATMO qui contrôle la qualité de l'air.
C’est la saison des floraisons et des belles journées ensoleillées mais aussi celle des nez qui coulent et des yeux qui grattent. À partir de ce vendredi 29 mai et jusqu'au 2 juin minimum, l’indicateur de risque d’allergie aux pollens est à son niveau maximum en Picardie, soit un risque très élevé.
[ Pollens ] Les concentrations de pollens de graminées seront fortes ces prochains jours et les allergiques seront gênés par ces pollens. Les allergiques doivent bien suivre leurs traitements et limiter leurs sorties.
— Atmo Hauts-de-France (@AtmoHdF) May 29, 2020
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Cet indicateur, évalué par ATMO Hauts-de-France, évalue la quantité de grains de pollens dans l’air en fonction des saisons, de la météo et de la situation géographique.
La saison des graminées
Si les pollens de chênes ou de pins sont en perte de vitesse, les pollens de graminées se répandent de plus en plus vite dans l’air notamment lors des journées ensoleillées. Chez les allergiques, ces pollens peuvent provoquer des rhinites saisonnières, des conjonctivites mais aussi des crises d’asthme.Pour mieux comprendre ces symptômes, qui peuvent inquiéter en pleine épidémie de Covid-19, nous avons interrogé Béatrice Benabes, médecin allergologue à Amiens.
Les personnes allergiques sont-elles plus vulnérables face au Covid-19 ?
Béatrice Benabes : Non, les personnes allergiques ne font pas partie des personnes à risques. Il n’y a pas eu plus d’allergiques parmi les malades. Mais ceux qui ont de l’asthme allergique doivent absolument poursuivre leur traitement de l’asthme pour ne pas être déstabilisés sur le plan pulmonaire et continuer de consulter leur médecin.Comment différencier les symptômes du rhume des foins avec ceux du Covid-19 ?
B.B : Les personnes allergiques ont déjà eu ces symptômes l’année dernière à la même période, ça a un caractère répétitif donc reconnaissable. Les allergiques aux pollens ont des démangeaisons, un nez ou une gorge qui gratte par exemple, mais elles n’auront pas de fièvre ni d’atteinte de l’odorat. Les allergies ne provoquent pas de symptômes grippaux comme des courbatures, alors que c’est le cas du Covid-19. Pour les allergiques, les symptômes se limitent souvent au niveau de la sphère ORL.Certains traitements pour les allergies sont-ils à éviter à cause du Covid-19 ?
B.B : Les personnes concernées doivent prendre leur traitement antiallergique au quotidien, même s’il s’agit de corticoïdes inhalés, c’est-à-dire des sprays pour le nez bouché. Par contre en cas de fièvre ou de suspicion de Covid-19, il faut arrêter le spray car il peut favoriser la dissémination du virus dans les voies respiratoires. Le jet du spray peut aussi projeter des gouttelettes dans l’air et donc faciliter la contamination d’autres personnes.Comment bien respecter les gestes barrières ?
B.B : Les allergiques éternuent beaucoup, parfois plus d’une dizaine de fois par jour. On sait que les gouttelettes peuvent être projetées très loin lors d’un éternuement donc les personnes allergiques sont encouragées à porter des masques dès qu’elles sortent de chez eux, même si ce n’est pas obligatoire.Dans les Hauts-de-France, les allergiques aux pollens de graminées doivent donc commencer à prendre leur traitement comme d'habitude. En France, près de 25% de la population souffre d’allergies respiratoires.