"C'était mieux avant". Un refrain entendu chaque année quand vient la Braderie de Lille. Voici 10 raisons de penser que la braderie, "c'est plus ce que c'était". Mauvaise foi, nostalgie et vidéos... (Article réactualisé mais déjà publié en 2014)
1. Avant, il y avait moins de monde
Les chiffres de fréquentation de la Braderie de Lille annoncés ces dernières années par la mairie de Lille et la Préfecture semblent toujours plus élevés. 2 millions de personnes. 2 millions et demi. 3 millions. Des chiffres invérifiables et invérifiés (et peut-être "gonflés") mais c'est une certitude, l'événement a pris beaucoup d'ampleur ces 30 dernières années. On parlait par exemple de 500 000 personnes dans les années 70.Regardez par exemple cette vidéo sans son de 1955. Les rues semblent clames, aérées... On est loin de la cohue du Boulevard de la Liberté ou de l'Esplanade aux heures de pointe où les poussettes ou personnes plus âgées sont désormais très rares.
Des images à comparer avec celles-ci tournées en 2004 :
2. Avant, c'était vraiment un vide-greniers
Des familles qui déballent sur le trottoir devant leur immeuble... Des enfants qui vendent leurs vieux jouets... Des étudiants qui vendent leurs vieux vinyls... Tout cela existe encore mais incontestablement beaucoup moins qu'avant. Les brocanteurs professionnels, les amateurs éclairés (presque pros) sont désormais en nombre très importants dans toutes les rues. Sans parler des vendeurs de marchés (textile, coques de portable, pulls péruviens, parfums...) et les kebabs ou stand crêpes/choucroute/tartiflettes... Même si la mairie affirme que « la braderie commerciale n’excède pas un quart de la braderie totale »
3. Avant, la nuit, la braderie continuait la nuit
Avant, la braderie commençait (officiellement) à 17h le dimanche et la nuit était un moment capital pour vivre pleinement l'événement. Lampes-torches, duvets et groupes électrogènes de fortune étaient des accessoires indispensables. De nombreux bradeux passaient la nuit à Lille !
Désormais, la braderie commence plus tôt, dure plus longtemps et fait donc une pause le samedi soir pour ne reprendre que le dimanche matin. C'est moins pittoresque...
Dans ce reportage de 1976, on peut apercevoir Pierre Mauroy "faire la Braderie" en pleine nuit. On imagine mal aujourd'hui Martine Aubry suivie par les caméras de télé à 23h dans les rues de Lille ce samedi.
4. Avant, il y avait plus d'animations
Des podiums de radios libres, de vrais concerts live... Dans les années 80, la Braderie était aussi attendu pour ça. Petit à petit, ces animations ont disparu pour laisser la place à des petites soirées jeunes dans les bars du Vieux-Lille. Moins populaires...
On trouve encore à quelques endroits des petites animations mais cet aspect là de la Braderie de Lille semble bien avoir définitivement disparu.
5. Avant, il y avait moins de sécurité
L'alcool, la foule, la hantise de l'accident ou l'incident ou même d'un attentat ont poussé les autorités à faire de la braderie une manifestation de plus en plus sécurisée. C'est l'époque qui veut ça. Axes rouges, présence massive de policiers, comme tous les grands événements populaires, la Braderie semble moins libre, plus encadrée, plus cadrée... 1900 policiers seront mobilisés cette année pour surveiller l'événement.
6. Avant, il y avait moins de braderies partout, toute l'année
Les vide-greniers, brocantes, braderies sont désormais très nombreuses dans le Nord Pas-de-Calais. D'avril à octobre, pas un week-end ou presque sans un grand ou petit déballage dans les villes et villages de la région. Forcément, les amateurs, chineurs, promeneurs n'attendent plus avec la même impatience "la" grande braderie de Lille. Et nombreux sont ceux qui disent préférer l'authenticité des petites braderies au toc démesuré de la fête lilloise.
Reste que certains objets, plus recherchés, ne se trouvent qu'à la Braderie de Lille, parce que jalousement conservés par les vendeurs, sûrs de faire de meilleures affaires qu'ailleurs...
7. Avant, il n'y avait pas le Bon Coin
Même type d'argument que le précédent. La popularité du site de vente entre particuliers a encore plus démocratisé les objets d'occasion. On trouve de tout, toute l'année sur leboncoin.fr. Encore plus dans le Nord Pas-de-Calais. 55% des Nordistes utilisent le site de petites annonces, contre un tiers en moyenne ailleurs. A cela, la mairie répond dans Challenges que "la braderie de Lille ce n'est pas que la vente d'objets de seconde main. C'est une ambiance festive. Il y a les moules-frites, les concerts, le semi-marathon..."
8. Avant, le lundi, c'était férié !
Jusque dans les années 80, le lundi matin faisait partie intégrante de la braderie. C'était plus cool, plus calme mais c'était encore la braderie. Et de nombreux Lillois ne travaillaient pas ce jour-là. Un jour férié spécial braderie, cela semble impensable aujourd'hui !
Le lundi était également un peu plus réservé aux commerçants comme le montre ce reportage diffusé en 1963.
9. Avant, il y avait plein de tas de moules frites
Chaque restaurant ou café avait son tas de moules. Bon ou mauvais signe de son chiffre d'affaires pendant la Braderie. Aujourd'hui, les bacs plastiques cachent ces jolis tas noirs sauf devant quelques restaurants qui continuent à perpétuer la tradition. Dommage...
10. Et vous, vous en pensez quoi ?
Alors, convaincus ? La Braderie, c'était vraiment mieux avant ? N'hésitez pas à nous donner d'autres raisons de le penser ou réagir à nos différents arguments en envoyant un mail à france3nordpasdecalais@gmail.com
Mais avant cela, impossible de ne pas terminer cet article avec cette interview réalisée par France 3 Nord Pas-de-Calais (FR3 à l'époque). Un Lillois y explique que la braderie, "c'était mieux avant". Nous sommes en 1978 !
1978 : C'était mieux avant