À Bruxelles depuis la fin du mois d'octobre après sa destitution par le gouvernement espagnol, Carles Puigdemont n'exclut pas de rester à Bruxelles, car son retour en Espagne le conduirait à être aussitôt arrêté.
Le président catalan destitué Carles Puigdemont pèse toujours ce samedi 23 décembre le pour et le contre : doit-il rester en Belgique ou rentrer en Espagne, au risque d'être arrêté après la victoire électorale de son camp indépendantiste qui veut former un gouvernement ?
La menace d'une arrestation
A la question "Carles Puigdemont est-il disposé à rentrer?", l'un de ses avocats en Catalogne, Me Jaume Alonso-Cuevillas a répondu: "En principe, oui, mais mon conseil c'est d'évaluer la situation car au moment où il reviendrait ici, il serait arrêté", deux mois après la proclamation d'une République catalane qui n'a pas eu d'effets.
C'est une décision politique qu'il faudra prendre dans les prochains jours
"Il faut mesurer si cela vaut la peine, s'il peut faire davantage dedans que dehors, il est évident que s'il vient et est emprisonné, cela génère (...) un conflit politique très important", a ajouté l'avocat au micro de Catalunya radio.
"C'est une décision politique qu'il faudra prendre dans les prochains jours", a-t-il ajouté. Le dirigeant indépendantiste a maintes fois affirmé sa volonté de rétablir son gouvernement destitué par Madrid, ce qui semble compromis, certains membres ayant été placés en détention provisoire pour "rébellion" et "sédition" en Espagne, d'autres ayant choisi de s'exiler.
Mme Artadi a insisté sur l'idée que la victoire des sécessionnistes - avec 47,5% des voix mais une majorité absolue en sièges - était celle de "tous" les partis indépendantistes qui allaient devoir parler pour la formation d'un gouvernement à Barcelone.
Elle a aussi de nouveau souhaité "un dialogue avec le gouvernement espagnol" de Mariano Rajoy, qui a d'ores et déjà prévenu que le prochain gouvernement catalan serait "soumis à l'empire de la loi".
Bras de fer
Cet avertissement sous-entend qu'il n'hésiterait pas à recourir à nouveau à l'article 155 de la Constitution, utilisé pour la première fois le 27 octobre pour placer la région sous tutelle, destituer le gouvernement catalan et dissoudre le parlement régional qui venait de proclamer l'indépendance.
Dans son bras de fer avec Madrid, M. Puigdemont cherche systématiquement à se placer sur le même plan que le chef du gouvernement espagnol et à pousser l'Europe à s'impliquer dans ce conflit politique, ce qu'elle refuse de faire.
M. Puigdemont avait proposé vendredi à M. Rajoy de le rencontrer "à Bruxelles ou dans n'importe quel autre lieu de l'Union européenne".
Sans jamais prononcer son nom, le Premier ministre conservateur lui avait répondu indirectement : "la personne avec laquelle je devrais m'asseoir, c'est celle qui a remporté ces élections, Mme (Inès) Arrimadas", tête de liste du parti Ciudadanos, qui a obtenu le plus de voix (25%) et de sièges