L'opération "Lettres pour Cécile" se poursuit jusqu'au 9 décembre en soutien à Cécile Kohler, l'Alsacienne emprisonnée en Iran depuis 941 jours. Le comité "Liberté pour Cécile" invite les personnes qui le souhaitent, à lui écrire avec l'espoir que ces mots lui parviennent jusque dans sa prison.
Le comité de soutien à Cécile Kohler est bien décidé à ne pas baisser les bras. Alors que la fin de l'année se profile, que l'otage alsacienne s'approche des 1 000 jours de détention en Iran, la mobilisation pour exiger sa libération ne faiblit pas.
Il faut dire que la situation n'est pas simple. Détenue à Téheran depuis plus de deux ans et demi, Cécile Kohler est enfermée dans une cellule de la section 209 de la prison d'Evin. Coupée du monde dans ce quartier de haute sécurité, elle ne peut sortir que trois fois par semaine pendant une trentaine de minutes à chaque fois. Elle dort à même le sol dans une petite cellule et n'a pas accès à ses avocats, ni aux services de l'ambassade.
Avant un nouveau rassemblement prévu vendredi 6 décembre à Mulhouse pour demander sa libération, les soutiens de l'enseignante invitent tous les Français à écrire à la prisonnière juste avant les fêtes. Sa sœur Noémie s'est confiée à notre rédaction.
Cécile ne peut pas recevoir de courriers en prison
"Pour nous c'est une action supplémentaire qui permet de faire parler de Cécile. On espère aussi que le fait qu'autant de gens lui écrivent, arrive jusqu'à ses oreilles et lui donne de la force pour se battre" explique Noémie. Elle sait pourtant bien que jusqu'à présent, Cécile Kohler n'a pas la possibilité de recevoir de courriers en prison. Elle espère cependant que cela sera possible un jour, "alors on essayera de lui envoyer tout ce qu'on peut" ajoute la jeune femme.
Depuis le 26 novembre, plus de 200 lettres sont ainsi arrivées à l'adresse mail du comité contact@libertepourcecile.com. "On a des choses absolument touchantes, c'est très varié. Beaucoup de messages de soutien de gens qui ne la connaissent pas et qui pensent à elle". Noémie Kohler, elle, trouve aussi grâce à ces messages la force de continuer son combat pour la libération de Cécile.
Des lettres par mail
Le comité "Liberté pour Cécile" n'ayant pas à sa disposition les ressources pour gérer du papier, les courriers électroniques sont privilégiés. Le mode d'emploi ? "soit une lettre manuscrite scannée, soit une lettre tapée sur l'ordinateur. Vous lui écrivez ce que vous auriez envie de lui dire à l'occasion des fêtes de fin d'année" conseille Noémie.
Une fois récupérées, les missives sont vérifiées par les organisateurs de cette mobilisation épistolaire afin "que le contenu soit pacifique, apolitique et convienne à la situation", ajoute encore la sœur de Cécile qui ne voudrait pas que certains propos anti-Iran puissent se retourner contre la prisonnière.
Créer un soutien aussi massif que possible
Les bénévoles qui soutiennent Cécile Kohler assurent que cette opération autour des lettres doit permettre "de créer un mouvement de soutien aussi massif que possible pour essayer d'envoyer un maximum de force. On doit se réinventer à chaque fois pour continuer le combat, pour faire parler le plus possible de la détention de Cécile" dit Noémie, la porte-parole du mouvement depuis l'arrestation de sa sœur.
Dernier appel le 10 novembre
La dernière fois que sa famille a pu s'entretenir avec elle, c'était le 10 novembre à l'occasion d'un appel d'une dizaine de minutes en visio. "On a ressenti un profond désespoir dans ses questions", se souvient Noémie Kohler. À l'autre bout de la ligne, Cécile se demandait ce qui était fait pour sa libération, semblant perdre espoir quant à son éventuelle sortie. "On sent vraiment qu'elle n'y croit plus en fait et c'est très dur", confie Noémie Kohler.
Cécile Kohler a eu 40 ans le 25 septembre 2024. Avec son compagnon Jacques Paris, professeur lui aussi, ils visitaient l’Iran au printemps 2022 lorsqu'ils ont été arrêtés. Accusés d'espionnage, ils ont tous les deux été incarcérés. "Un procès avait été annoncé pour le 24 novembre, on n’a eu absolument aucune nouvelle par rapport à ça, comme d'habitude" se rappelle sa sœur Noémie.