Présidentielle : les élus du Nord et du Pas-de-Calais qui avaient lâché Fillon vont-ils de nouveau le rallier ?

Plusieurs élus du Nord et du Pas-de-Calais, de droite et du centre, avaient appelé François Fillon à se retirer de la course à l'Elysée, mais sa candidature a finalement été confirmée. Découvrez en cliquant ci-dessous l'évolution des positions avant et après le comité politique LR de lundi soir.

La semaine dernière, comme beaucoup de leurs collègues, plusieurs élus nordistes des Républicains ou de l'UDI avaient décidé d'exprimer publiquement leur défiance à l'égard de François Fillon, en passe d'être mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope. Certains avaient même officialisé leur retrait de la campagne. Mais après la démonstration de force du candidat dimanche lors du rassemblement organisé au Trocadéro à Paris, le renoncement définitif d'Alain Juppé à se présenter comme alternative et la décision du comité politique des Républicains de "clore le débat", les "lâcheurs" - comme les a surnommés le journal Libération - se retrouvent dans une position délicate.

Les "Juppéistes"

Parmi ceux qui avaient pris leurs distances avec François Fillon la semaine dernière, beaucoup avaient misé sur une possible candidature alternative d'Alain Juppé. Le maire de Bordeaux, battu au 2e tour de la primaire, avait déjà reçu une douzaine de parrainages d'élus du Nord et du Pas-de-Calais, dont ceux de Jean-René Lecerf, président LR du Conseil départemental du Nord, et de Franck Dhersin, conseiller régional et maire LR de Téteghem. "On "rétropédale" (...) Tout le monde rentre à la maison, on est bien obligé", a déclaré ce dernier, résigné, à La Voix du Nord. Mais il ne participera pas à la campagne.
 


Pour d'autres "juppéistes", l'heure du ralliement à Fillon semble avoir sonné. "La meilleure solution était Alain Juppé. Mais maintenant, c’est fini, c’est fait. On ne va pas pleurer sur le lait renversé pendant dix ans", a également indiqué à La Voix du Nord Philippe Rapenau, président LR de la Communauté urbaine d'Arras. Du côté du centre et de l'UDI, plusieurs figures comme la sénatrice Valérie Létard, le maire de Saint-Omer François Decoster (soutien de Bruno Le Maire pendant la primaire) ou le maire de Saint-André-lez-Lille Olivier Henno s'étaient désolidarisés la semaine dernière de François Fillon pour appuyer en vain l'alternative Juppé.  "L'ADN du centre et de l'UDI , ce sont les valeurs libérales sociales et européennes et l'accord politique avec la droite républicaine", a rappelé mardi sur Twitter Olivier Henno, comme pour enterrer la hache de guerre. Mardi soir, le bureau exécutif du parti centriste a déclaré attendre des "initiatives" de François Fillon à l'égard de l'UDI, tout en se disant attaché à l'alliance avec LR aux législatives.

Les "Sarkozystes"

Le député "sarkozyste" du Nord Sébastien Huyghe a été l'un des premiers, le 1er mars, à prendre publiquement ses distances avec François Fillon. "On ne peut pas dire "les yeux dans les yeux" aux Français qu'on se retirera en cas de mise en examen et faire le contraire aujourd'hui", avait-il déclaré sur Twitter. "François Fillon n'est plus en capacité de représenter la droite et le centre à la présidentielle", plaidait-il encore lundi sur le plateau de BFM TV. "Il faut quelqu'un de la nouvelle génération, et François Baroin est le mieux placé." Contacté mardi, Sébastien Huyghe nous a fait savoir qu'il ne faisait "plus de déclaration publique pour le moment".
 


Même (non) réponse de la part de Gérald Darmanin. Le jeune maire de Tourcoing, vice-président du Conseil régional, a annoncé dimanche soir quitter son poste de secrétaire général adjoint des Républicains, pour marquer son désaccord avec la volonté de François Fillon de rester candidat à la présidentielle. "Le respect de la parole donnée est la seule façon de lutter contre le FN. La trahir, c'est creuser le fossé avec le peuple", avait-il justifié. L'un de ses proches, le député-maire de Roncq Vincent Ledoux a choisi pour sa part de rentrer dans le rang. "Je soutiens François Fillon, puisque le comité a tranché hier", nous a-t-il répondu mardi alors qu'il estimait encore, la semaine dernière, que "notre modèle républicain" était "menacé" et que "François Fillon" devait "prendre en conscience ses responsabilités".

Quid de Xavier Bertrand ?

Le président LR de la région Hauts-de-France a manifesté publiquement son opposition au rassemblement du Trocadéro organisé par François Fillon. "En République, on ne fait pas siffler la justice. Et non, je ne serai pas au rassemblement du Trocadéro demain", avait-il déclaré samedi sur Twitter. Avec Christian Estrosi et Valérie Précresse, il avait ensuite demandé au candidat de la droite une rencontre pour le convaincre d'une "sortie respectueuse".


Lundi matin, avant la décision du comité politique des Républicains, Xavier Bertrand disait soutenir "toute démarche qui permet l'unité, condition de la victoire". Depuis, il ne s'est plus exprimé publiquement sur le sujet. Ce mercredi soir, il doit participer à un meeting de soutien à François Fillon, à Plaisir, dans les Yvelines, aux côtés de David Douillet. Pour lui aussi, le débat est visiblement clos...

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité