La société TIM, basée à Quaëdypre (Nord), a annoncé ce vendredi qu'elle attaque le géant des engins de chantier Caterpillar devant le tribunal de commerce de Lille Métropole pour avoir "brutalement" arrêté en 2016 la plupart de ses commandes auprès d'elle et ainsi menacer ses 480 emplois.
TIM, filiale du groupe allemand Frizmeier basée à Quaëdypre (Nord), et spécialisée dans les cabines et les composants pour engins de chantier (grues, pelleteuses, tracteur), est en redressement judiciaire depuis le 31 janvier, à sa propre demande. Selon elle, Caterpillar a soudainement décidé en 2016 de changer sa façon de produire ces pièces, notamment en les fabricant en interne. "En un an, le volume qui représentait 65% du chiffre d'affaires a été divisé par six. Le chiffre d'affaires de TIM a, de ce fait, été divisé par deux en douze mois", explique TIM dans un communiqué.
"TIM considère avoir le statut d'atelier déporté de Caterpillar, au regard de l'importance (dans le chiffre d'affaires de Caterpillar depuis 30 ans, plus de 50%) et surtout au regard d'une gouvernance dans la gestion quotidienne de TIM fortement influencée par Caterpillar", ajoute le sous-traitant. "Caterpillar a imposé à TIM des investissements importants sans y contribuer financièrement, ainsi que des prix minorés constitutifs d'un déséquilibre significatif", dit-il.
Caterpillar réplique
"TIM estime que Caterpillar est socialement et financièrement responsable de la situation créée. Selon toutes les jurisprudences en vigueur, une juste contribution de Caterpillar, permettant la poursuite de l'activité de TIM, est tout à fait fondée", affirme TIM. Elle met en avant le risque de la disparition de 480 emplois "dans un bassin déjà très fortement touché par le chômage". L'entreprise comptait 900 salariés au début des années 2010. Caterpillar a réagi vendredi via un communiqué : "Au fil des années, TIM a malheureusement eu un historique de défaillances en ce qui concerne ses engagements en matière de qualité, de volumes et de livraisons, et ceci particulièrement depuis le changement de direction de TIM au début de 2014"."Ces derniers mois, Caterpillar Sarl et Caterpillar U.K. Ltd. ont offert à TIM une aide exceptionnelle et temporaire, consistant en une contribution financière substantielle et des volumes à un niveau minimal pendant une période de temps allant jusqu'à 24 mois, sous réserve de qualité et de livraisons dans les délais", a ajouté Caterpillar. Selon la firme, son offre n'a pas reçu de réponse.