Avec l'emploi, c'était l'un des chevaux de bataille de l'actuel président des Hauts-de-France : les transports et notamment les TER... Un an après la mise en place de la nouvelle région et de l'exécutif régional, où en est-on sur le sujet ?
TER, canal Seine Nord, barreau Creil-Roissy...Les dossiers ne manquent pas en matière de transport dans la région des Hauts-de-France. Avec en priorité pour Xavier Bertrand, les TER.
La galère des usagers des TER
Avec 1.230 services TER mis en œuvre quotidiennement desservant 363 gares, les TER transportent plus de 190.000 voyageurs par jour en Hauts-de-France. Mais n'étant pas les plus rentables, les lignes TER ne sont pas ce qui préoccupent le plus la SNCF. D'autant que la gestion des transports ferroviaires régionaux de voyageurs ne lui incombe pas entièrement puisqu'il s'agit d'une compétence du Conseil Régional, au même titre que la participation au financement des infrastructures.
Mais Xavier Bertrand veut faire de la région un modèle en la matière. Les transports en commun représentent un enjeu économique et environnemental de taille. Et les mécontentements sont grands et de plus en plus nombreux : manque de régularité dans les horaires, inconfort des rames, gestion calamiteuse des lignes...Le chantier est vaste.
Dès son arrivée à la tête de la région, Xavier Bertrand a engagé un bras de fer avec la SNCF, avec en point de mire le bien être des usagers SNCF des Hauts-de-France. Une confrontation qui a abouti à la signature en juin dernier d'une convention entre la Région et la SNCF plus contraignante pour cette dernière. Le président des Hauts-de-France a repris à son compte la revendication d'un Triple A, lancé par les associations d'usagers : Assis, A l'heure, Avertis...Il a ainsi obtenu le remboursement des abonnements des usagers victimes de la suspension de certaines lignes.
Avec Bernard Vincent, collectif des Indignés du Rail 80 ; Caroline Chochoy, abonnée du Amiens-Paris et Franck Moronval, abonné du Amiens-Paris/Reportage de Marie Roussel et Jean-Louis Croci
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©France 3 Picardie
Des améliorations à emporter
Un fil Twitter @picardie_ter a été mis en place pour faciliter la communication avec les utilisateurs des TER sur les conditions de circulation en temps réel.
Si les associations louent l'idée, ils déplorent néanmoins le manque de réactivité de la plateforme.
De l'aveu des associations d'usagers des TER Picardie, tout ne va pas mieux mais les choses avancent peu à peu : "Ce qui nous change, c'est que l'on sent que la volonté politique d'améliorer la situation est là, explique une représentante du collectif SNCFVamtuer. On est écoutés, il y a des réunions et Xavier Bertrand est présent. Ce serait plutôt la SNCF qui ne jouerait pas le jeu".
A l'été 2016, 93.000 billets de TER à 1€ vendus ont permis à 100.000 personnes de se rendre à la mer. Une opération qui devrait être renouvelée en 2017.
Le Conseil Régional ne manque pas non plus de projets en matière de transport TER : des travaux en gare de Creil sont envisagés pour remettre en service la voie 4 Nord et fluidifier la circulation des 300 trains quotidiens. Ils devraient débuter en janvier 2017 pour une mise en service prévue fin 2019. Coût du chantier : 8.350.000€ financés à parts égales par l’État et la Région.
Enfin , le Conseil régional a récupéré la gestion des lignes Paris-Amiens-Boulogne et Paris-Saint-Quentin-Maubeuge/Cambrai à compter du 1er janvier 2019.
Le barreau Creil-Roissy
Si la Région n'est pour le moment pas partie prenante dans le dossier de cette nouvelle liaison ferroviaire de 7km à grande vitesse entre Creil et Roissy via l'aéroport Charles de Gaulle, elle pourrait cependant le devenir en annonçant sa participation financière à sa construction. Le premier vice-président, Gérald Darmanin, jugeait chez nos confrères du Parisien le dossier "prioritaire" : "C’est le projet ferroviaire n° 1 de la région. Il sera réalisé, je l’espère, d’ici 2022. Mais seulement si l’Etat nous accompagne. Son coût atteint 390 M€. Seuls 16 M€ sont aujourd’hui financés."
Le serpent de mer du canal Seine Nord
C'est un dossier au long dont on ne pensait pas voir le bout un jour. Et pourtant : en un an, Xavier Bertrand a bouclé le financement du canal Seine Nord. Fin novembre, un protocole sur son financement a été signé entre l'Etat, les Hauts de France, la région Ile de France et les départements concernés. Une signature qui a néanmoins un coût : le Conseil régional mettra 50 millions de plus que prévu, soit 302,65 millions d'euros, sur l'enveloppe totale fixée à 4,5 milliards. La participation des Franciliens est en effet revue à la baisse de 100 millions d'euros.
Une Aide aux transports pour les salariés
Une aide aux transports pour les salariés a été mise en place en février dernier : 20 euros par mois pour les salariés qui se rendent en voiture faute de transports en commun. Cette aide symbolique s'adresse à ceux dont le lieu de travail se situe à plus de 30 km de leur domicile et qui ne gagnent ne pas gagner plus du SMIC par mois. 2,5 millions d'euros ont été engagées pour cette opération qui bénéficiera à plus de 150.000 personnes. Pour le salarié, c'est un total de 240 euros par an qui représente 10% des consommations en carburant.