Plusieurs dizaines de victimes de l'amiante et d'autres maladies professionnelles se sont rassemblées jeudi matin place du Châtelet à Paris avant une audience "décisive" à la Cour de cassation sur la demande de reconnaissance du préjudice d'anxiété.
Près de 800 salariés des mines, de la SNCF et de la SNCM attendent ce procès. La Cour de cassation a ouvert la voie à l'indemnisation du préjudice d'anxiété pour tous les travailleurs exposés à l'amiante le 5 avril.
"C'était une première manche. La deuxième manche c'est de faire reconnaître (ce jeudi, NDLR) le préjudice d'anxiété pour les victimes d'autres cancérogènes", a expliqué Alain Bobbio, secrétaire général de l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva).
"732 anciens mineurs demandent la reconnaissance du préjudice d'anxiété, dont un tiers sont aujourd'hui malades", a souligné François Dosso, du syndicat national des mineurs CFDT. "On est au bout du rouleau, les mineurs tombent malades, les mines sont fermées, il n'y a pas de relève. C'est un peu le dernier combat".
Il rappelle que "les mineurs du Nord-Pas-de-Calais se battent pour leur survie avec leur bouteille d'oxygène 24h sur 24, ils ne sont plus en état de se battre pour faire reconnaître leur préjudice"."En Lorraine, les mines ont fermé 20 ans plus tard, il y a une génération d'écart et nous savons ce qui nous attend". A ce jour, "230 maladies professionnelles ont été reconnues pour 745 salariés des Houillères du Bassin de Lorraine", indique-t-il.
Si on compare le risque pour cette cohorte avec celui des 7,5 millions d'hommes de 55 à 75 ans résidant en France, il est 62 fois plus élevé pour une maladie liée à l'amiante, 918 fois pour la silicose, 3.300 fois pour un cancer de la peau, 146 fois pour la leucémie, 1.700 fois pour un cancer du rein, indique le collectif (CGT, Andeva, CFDT, Coordination des associations des victimes de l'amiante et des maladies professionnelles).
La décision de la Cour de cassation est attendue avant la fin juillet 2019, selon le collectif.