La Bank of Azerbaijan, dont le conseil de surveillance était présidé par Hafiz Mammadov, l'actionnaire majoritaire du RC Lens, a été placée en liquidation le 1er février dernier.
Cette banque privée avait déjà perdu sa licence le 18 janvier dernier, la Banque Centrale d'Azerbaïdjan estimant qu'elle n'avait plus le capital minimum requis pour exercer son activité de crédit. Le 1er février, la Bank of Azerbaijan a cette fois été déclarée en banqueroute par un tribunal économique et administratif et placée en liquidation, comme le relate l'APA, l'agence de presse semi-officielle de la république caucasienne.
Une banque en grande difficulté depuis presque deux ans
Fondée en 1993 sous le nom de Rabbat Bank, la Bank of Azerbaijan était détenue par trois membres de la famille d'Hafiz Mammadov : ses fils, Kanan et Sanan, possédaient chacun 43.63% du capital, son frère Mubariz 12.07%.. Mais en mai 2014, l'actionnaire majoritaire du RC Lens avait été sèchement écarté de la présidence du conseil de surveillance, en raison de la situation financière catastrophique de la banque. La dette de l'établissement avait été évaluée à 700 millions de dollars (645 millions d'euros), ce qui l'avait conduit à suspendre pendant de longs mois ses activités de crédit et à fermer plusieurs agences. En avril dernier, à la surprise générale, "Hafka" avait retrouvé son fauteuil de président du conseil de surveillance. Selon l'APA, le fonds azerbaïdjanais d'assurance des dépots a déjà déboursé 18 millions de manats (10.3 millions d'euros) pour dédommager les clients qui avaient un compte dans cet établissement.En revanche, il est difficile de mesurer l'impact de cette faillite pour Hafiz Mammadov, dont les activités réelles et la santé financière paraissent toujours, depuis la France, extrêmement floues et incertaines. Le site internet du Baghlan Group - son conglomérat - reste figé depuis... octobre 2013. Or, c'est ce groupe qui détient 99,99% des parts de RCL Holding, la société parisienne qui possède le RC Lens. La Bank of Azerbaijan, elle, n'a aucun lien direct ou organique avec le club artésien, ni avec sa maison mère. Mais c'est par son intermédiaire qu'Hafiz Mammadov versait de l'argent dans les caisses. C'est elle aussi qui avait fourni les fameuses "garanties à première demande" brandies à l'été et à l'automne 2014 par Gervais Martel pour convaincre la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) que les fonds promis par son associé azerbaïdjanais allaient arriver.
Le président du RC Lens a fait savoir la semaine dernière qu'il était "invité" une nouvelle fois à Bakou pour discuter de l'avenir du club. Il avait promis de donner une conférence de presse, à son retour, en milieu de semaine.
