Selon L'Equipe, la Chambre régionale des comptes va se pencher sur la rénovation du stade Bollaert-Delelis à Lens. Un chantier lancé pour accueillir 4 matches de l'Euro-2016 et évalué à 70 millions d'euros, essentiellement à la charge de l'Etat et des collectivités locales.
D'après L'Equipe, le Racing Club de Lens, la Région Hauts-de-France, et la ville de Lens ont reçu récemment une notification de la Chambre régionale des comptes qui "ouvre l’examen du financement public de la rénovation du Stade Bollaert-Delelis portant sur la période 2010 à la plus récente". Antoine Boura, premier conseiller de l'organisme de contrôle installé à Arras, et Frédéric Mahieu, conseiller, ont été désignés comme rapporteurs.70 millions d'euros pour quatre matches de l'Euro-2016
Le Stade Bollaert-Delelis est la propriété de la ville de Lens mais un bail emphytéotique conclu en 2003 donne au RC Lens la gestion et le plein usage de cette enceinte sportive jusqu'en 2052. Engagée en avril 2014, sa rénovation a été effectuée pour la remettre aux normes européennes dans le cadre de l'organisation de l'Euro-2016 en France. Bollaert-Delelis accueillera ainsi 4 matches de la compétition : Albanie-Suisse le 11 juin, Angleterre-Pays de Galles le 16 juin, République Tchèque-Turquie le 21 juin et un huitième de finale le 25 juin. Le coût de cette rénovation avait été évaluée à 70 millions d'euros. Comme le détaille le RC Lens sur son site internet, la Région Nord Pas-de-Calais (aujourd'hui Hauts-de-France) devait financer les travaux à hauteur de 25 millions d'euros, la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin (CALL) a payé 12 millions, l'Etat 12 millions (via le Centre National pour le Développement du Sport), le Département du Pas-de-Calais 10 millions et le club 11 millions.La part payée par le RC Lens a donné lieu à un montage financier très particulier. Il y a 4 ans, il a été en effet décidé que la Région emprunterait ces 11 millions d'euros au Crédit Agricole Nord de France, actionnaire majoritaire des Sang et Or à l'époque. Cet emprunt a été contracté sur 25 ans à un taux préférentiel de 2%. De son côté, le club s'est engagé à rembourser cet emprunt, via l'augmentation du loyer payé chaque année à la Ville de Lens qui reverserait ensuite ce "surloyer" à la Région. La maîtrise d'ouvrage des travaux avait été déléguée au Conseil régional. Ce montage, porté par l'ancien président de région Daniel Percheron et voté en octobre 2012, avait suscité la méfiance, voire l'opposition de certains élus régionaux. Si le PS et l'UMP (aujourd'hui Les Républicains) avaient voté pour, les Verts eux s'étaient abstenus, arguant d'un manque de garanties. Le Front National n'avait pas participé au vote et les communistes avaient voté contre, estimant la rénovation trop coûteuse.