Dans un entretien au journal L'Equipe, Grégory Maquet, le PDG belge du groupe immobilier Century 21 Bénélux, dévoile son intention de racheter le Racing Club de Lens. Il se dit prêt à formuler une offre à Hafiz Mammadov, l'actuel propriétaire.
"Il y a des gens qui sont prêts à prendre le relais si Mammadov l’accepte", déclarait la semaine dernière Gervais Martel au micro de France Bleu Nord. Ce jeudi, ces "gens" ont décidé de sortir du bois et d'apparaître au grand jour. Ou tout du moins l'un d'entre eux. Grégory Maquet, 44 ans, PDG belge du groupe immobilier Century 21 Bénélux, a confié au journal L'Equipe son intention de racheter le Racing Club de Lens avec ses associés.
"Nous souhaitons investir dans un club du Nord-Pas-de-Calais avec potentiel et projet cohérent", a-t-il expliqué au quotidien sportif. "Le RC Lens correspond à nos objectifs. Son potentiel de développement est intéressant. Les infrastructures sont splendides, le public est très ancré localement. Je connais la situation (financière) un peu compliquée. J’ai rencontré Gervais Martel en août. Il m’a également expliqué que les relations étaient compliquées avec M. Mammadov, son souhait de trouver des solutions à court et moyen terme. Après quelques discussions, nous sommes tombés sur un accord de principe. J’ai remis (en septembre), pour une durée définie et en échange de garanties, une lettre d’intention de reprise du club. Avec des gens dont c’est le métier et qui ont accès à toutes les informations utiles, nous procédons actuellement à un audit poussé pour comprendre le fonctionnement juridique et comptable."
"La grande inconnue sera le positionnement de M. Hafiz Mammadov"
Le montant de cette offre n'est pas indiqué. Selon L'Equipe, elle serait "calquée" sur celle formulée par Hafiz Mammadov lorsqu'il a avait racheté le club au Crédit Agricole Nord de France à l'été 2013. Cette offre ne comprendrait pas seulement le rachat des actions de l'homme d'affaires (qui possède 99.99% de la holding) mais aussi les versements en compte courant qui permettront d'irriguer à nouveau les caisses du club pour relancer la machine. "Nous avons une très bonne collaboration avec Gervais Martel qui fait tout ce qu’il peut faire pour sauver son club", assure Grégory Maquet. "Mais on est encore loin de l’avoir repris. La grande inconnue sera le positionnement de M. Hafiz Mammadov. Mais nous allons transmettre une offre qui sera acceptée ou non." Selon l'hebdomadaire France Football, qui évoquait dès mardi, sans le nommer, la piste d'un "entrepreneur belge ayant pignon sur rue dans son pays", Grégory Maquet aurait déjà fourni "une évidence de fonds" de 5 millions d'euros. Le "deal" sera-t-il conclu lors la visite très attendue d'Hafiz Mammadov à Lens le 19 novembre prochain ? Selon le président du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais, Daniel Pecheron, qui l'a rencontré à Bakou fin septembre en compagnie de Xavier Thuilot, ex-directeur adjoint du club, il s'est engagé par écrit à venir à cette date. Mais tiendra-t-il parole ? "C’est plausible qu’il vienne", estimait Gervais Martel dans sa récente interview à France Bleu Nord.
Les ambitions de Grégory Maquet sont-elles compatibles par ailleurs avec la démarche initiée par Daniel Percheron qui plaide pour la mise en place d'une nouvelle gouvernance, d'un actionnariat diversifié et l'ouverture du capital à une coopérative d'intérêt collectif regroupant supporters, collectivités et entreprises locales ? A priori, oui. Le PDG de Century 21 Bénélux a expliqué en effet à L'Equipe qu'il souhaitait "partir dans un modèle un peu différent de celui existant (...). Ce ne sera pas le projet d’un homme mais d’une équipe avec un actionnariat diversifié et solide, une gouvernance partagée et transparente. Nous voulons remonter en L1 dans les deux ans. Retrouver la stabilité financière. Repartir vers des ambitions qui correspondent aux moyens et non l’inverse. Ce sera aussi un projet social car le club a la chance d’avoir un public qui sort de l’ordinaire et dont le soutien est inconditionnel". Grégory Maquet ne précise pas si Gervais Martel sera maintenu ou non dans son projet. Ce qui est certain, c'est que la mise en place d'un actionnariat "diversifié et solide" implique que le président du RC Lens renonce aux 40% de voix que les statuts de la holding lui accordent au sein du conseil d'administration alors que ses actions se limitent à 0.01% du capital. Dans sa dernière interview à France Bleu Nord, Gervais Martel laissait entendre lui-même qu'il était prêt à passer le relais. "Il se peut très bien que je quitte le club dans les semaines ou les mois qui viennent. Ce n’est pas mon intérêt que je défends mais celui du club."