RC Lens : Gervais Martel évoque son possible départ du club

"Il se peut très bien que je quitte le club dans les semaines ou les mois qui viennent", a déclaré lundi le président du RC Lens, Gervais Martel, dans un entretien accordé à France Bleu Nord.

La petite phrase a été lâchée lundi soir, lors de l'émission de France Bleu Nord, "Lundi c'est foot aussi", animée par Christian Palka. "Il se peut très bien que je quitte le club dans les semaines ou les mois qui viennent", a déclaré Gervais Martel à l'antenne (son interview a été retranscrite ce mercredi par 20 Minutes Lille). "Ce n’est pas mon intérêt que je défends mais celui du club". Début juillet, le président des Sang et Or avait déjà indiqué sur RMC qu'il était "prêt à laisser (sa) place" si des repreneurs venaient à se manifester.

Lundi soir, Gervais Martel a reconnu que le Racing Club de Lens avait besoin de "30 à 40 millions sur 3 ans" pour assurer sa pérennité. "Le problème reste de savoir quelle sera l’action de Mammadov (actionnaire à 99.99% de la holding qui détient le club NDR) dans les jours qui viennent car on a des échéances importantes", explique-t-il.  "On est reçu début janvier par la DNCG. J’y serai aussi début décembre. Il y a la préparation de la saison prochaine. Les miracles qui ont été faits cet été avec la cession de joueurs qui nous ont permis de rester en Ligue 2, on ne pourra pas les refaire deux fois. Notre source s’est tarie depuis. Il va donc falloir trouver une solution durable et pérenne."

Les grandes manoeuvres

Depuis fin septembre et le déplacement en Azerbaïdjan de Daniel Percheron, les grandes manoeuvres semblent s'accélérer en coulisses. Le président socialiste de la région Nord Pas-de-Calais, qui a soutenu la rénovation du Stade Bollaert-Delelis (70 millions d'euros d'argent public), a rencontré en personne Hafiz Mammadov qui aurait consenti à une ouverture du capital de l'ordre de 1 à 2% pour faire entrer au conseil d'administration une coopérative d'intérêt collectif représentant les supporters, les collectivités locales et quelques entreprises du cru. Mais si l'on en croit un communiqué du 7 octobre diffusé sur le site du RC Lens, Gervais Martel n'avait pas été tenu au courant de ce rendez-vous. Depuis, les deux présidents, qui s'étaient rendus ensemble à la DNCG fin juin, se sont de nouveau affichés côte à côte. C'était la semaine dernière, le 22 octobre, lors de la soirée de lancement de la Bollaert Business Team, une nouvelle structure fédérant l'ensemble des partenaires économiques et institutionnels du RC Lens.


Deux jours plus tard, Martel et Percheron ont rédigé une déclaration commune diffusée sur le site officiel qui s'apparente à un message à deux voix adressé à Mammadov. "Si Hafiz Mammadov n’avait pas été là, il n’y aurait pas de stade Bollaert-Delelis rénové, ni de projets d’avenir. Il a amené directement ou indirectement 22 millions d’euros au club, ce qui n’est pas rien", a rappelé le premier qui n'a pourtant pas mâché ses mots ces derniers mois à l'égard de son partenaire. "Si j’étais parti le club aurait déposé le bilanLe jour où je choisirai de partir, le club sera stabilisé, pérennisé et continuera sa marche extraordinaire". "Cet été, j’ai accompagné Gervais Martel, comme c’était mon devoir, devant la DNCG, pour plaider la transparence de nos relations, notre volonté de rester en Ligue 2 et présenter l’envie commune de changer l’esprit de la gouvernance du club. Bref, de clore le chapitre "nous vous aimons, nous non plus" avec Hafiz Mammadov", a ajouté le second. "Je suis d’accord avec Gervais Martel, Hafiz Mammadov doit reprendre le dialogue. Et s’il aboutit, je pense que le club connaîtra rapidement de nouveaux sommets". 

Martel dos au mur ?

Dans ce communiqué, Daniel Percheron indique avoir "rencontré un Hafiz Mammadov disponible, fier de son pays et profondément attaché à la personnalité de Gervais Martel. Cette semaine, il nous a écrit qu’il serait là le 19 novembre". Il a également souhaité que "Gervais Martel, notamment, accepte de partager l’animation du club." L'homme d'affaires azerbaïdjanais, qui n'a mis qu'une seule fois les pieds à Lens en novembre 2013, tiendra-t-il parole ? Et si oui, comment se passeront ses retrouvailles avec Gervais Martel qui, il y a encore peu de temps, disait chercher une astuce juridique pour l'éjecter du capital ?

Ce qui est certain, c'est que les deux hommes sont condamnés à s'entendre pour débloquer la situation. Car si Hafiz Mammadov pèse le plus lourd au sein du capital de la holding qui possède le club (99,99% contre 0,01% pour Martel), les statuts de cette société accordent au président lensois 40% des voix au conseil d'administration, ainsi qu'une minorité de blocage. Ils protègent Gervais Martel qui ne peut être écarté par son actionnaire majoritaire. Un compromis est donc indispensable mais encore faut-il y parvenir. Hafiz Mammadov sera-il disposé à faire des concessions (réinvestissement ou cession de ses parts à de nouveaux investisseurs) si Martel reste à la barre ? De son côté, Gervais Martel est-il prêt à se sacrifier pour qu'une "solution pérenne" soit mise en place ? C'est en tout cas ce qu'il laisse entendre dans son interview à France Bleu Nord. "Il y a des gens qui sont prêts à prendre le relais si Mammadov l’accepte", assure-t-il. "On sera fixé s’il vient le 19 novembre et on verra ce qu’il nous dit".
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