Interdits de stade après des incidents survenus au Havre, les Red Tigers, groupe de supporters ultras du RC Lens, ont fait leur grand retour lundi soir à Bollaert-Delelis. Pour marquer le coup, ils ont déployé un tifo et une banderole hostile aux dirigeants du club.
Lundi soir, lors du match contre du RC Lens contre Evian-Thonon-Gaillard, les Red Tigers ont retrouvé leur place dans le kop de la tribune Marek. Les ultras lensois avaient été punis par la direction du club après les incidents survenus le 30 janvier lors du déplacement au Havre : des supporters s'étaient violemment heurtés aux CRS et des sièges du Stade Océane avaient été arrachés et jetés sur la pelouse. Deux jours plus tard , le président Gervais Martel avait opté pour une sanction collective en interdisant de stade l'ensemble des 400 membres des Red Tigers lors de la réception de Brest le 2 mars. D'autres groupes de supporters (KSO, Captain Siko, Galiboys, Magic Lens...) avaient boycotté la rencontre par solidarité.
Gervais Martel avait levé l'interdiction de stade pour le derby contre Valenciennes le 15 février, mais les Red Tigers avaient refusé de venir. "Ce n'était pas à Gervais Martel de nous dire quand on vient, quand on ne vient pas, c'est notre choix, notre liberté", estime Pierre Bouchend'homme, l'un des responsables du groupe. A la place, les ultras sont allés mettre l'ambiance au petit stade François Blin lors des matches de l'équipe réserve en CFA. "Ça s'est très bien passé, mais c'était un crève-coeur pour nous de ne pas passer les matches à Bollaert", reconnaît Pierre Bouchend'homme. "Animer la tribune, assurer l'ambiance, c'est pour ça qu'on existe en tant que Red Tigers. Et puis comme dimanche, lors sa conférence de presse, Gervais Martel a fait une petite parenthèse sur nous, sur notre comportement exemplaire...".
"Seulement pour nos couleurs, pas pour nos dirigeants"
Mais pour leur retour à Bollaert-Delelis, les Red Tigers ont souhaité marqué le coup avec un tifo déployé en tribune... et un message adressé aux dirigeants : "Seulement pour nos couleurs, pas pour nos dirigeants". "La veille, nous avons prévenu le club que nous allions faire un tifo et ils ont joué le jeu", raconte Pierre Bouchend'homme. "Ils n'étaient au courant que du "seulement pour nos couleurs", pas de la suite, mais ça fait partie du jeu. On a été "soft" dans le message mais certains d'entre nous n'ont pas oublié qu'ils ont été interdits de stade pour rien, sans décision de justice. Les décisions qui ont été prises étaient disproportionnées par rapport à ce qui s'est passé. Ils ont préféré sanctionner la totalité du groupe plutôt que les coupables".Pendant le match, des chants hostiles à Gervais Martel, réclamant sa démission, ont été entendus. Mais le président du RC Lens n'est pas le seul visé. La banderole des Red Tigers sur les dirigeants s'adressait aussi à Hafiz Mammadov, l'actionnaire majoritaire aux abonnés absents. "On ne maîrise pas tout, en ce qui concerne l'environnement économique, on n'a pas les compétences, mais on trouverait ça plus honnête s’il s’exprimait en public", explique le responsable des Red Tigers. "Le silence, il n'y a rien de pire". Les ultras ont également dans le collimateurs ceux qu'ils appellent les "petits bras" de Gervais Martel, au premier rang desquels Damien Vanoise, le responsable de la sécurité au RC Lens. "On ne fera pas d’autre message d’envergure", annonce Pierre Bouchend'homme. "Quelques actions isolées et individuelles continueront d’être effectués, mais pas sous l’étiquette Red Tigers. Mais on laissera faire".