Lors du dernier conseil municipal, les élus ont unanimement voté la suspension des redevances payées par le RC Lens pour l'exploitation du stade Bollaert-Delelis. Soit 850 000 euros correspondant à l'année 2020 et au premier semestre 2021. Une suspension qui n'est cependant pas une annulation.
À Lens, le stade Bollaert-Delelis est resté bien silencieux toute l’année. Covid-19 oblige, les matchs se sont quasiment tous joués à huit-clos cette année et le manque à gagner pour le club a été colossal, la billetterie étant fermée.
Une crise sanitaire couplée à l’épisode cauchemardesque des droits TV avec Mediapro qui a mis à mal les finances du club. Fin janvier déjà, les salariés du RC Lens - joueurs compris - avaient accepté de baisser leurs salaires pour sauver les finances du club. "Quand vous voyez les efforts faits à tous les niveaux du club, on voulait nous aussi montrer qu’on était attentifs", explique Sylvain Robert, maire PS de Lens.
850 000 euros de loyer suspendus
Pour aider le RC Lens à traverser cette période difficile, la ville propriétaire du stade a voulu aider le club. "On a été saisis par une demande du Racing, explique Sylvain Robert. On en est venu à parler du contexte de la crise et des difficultés sur l’exploitation du stade sans public, mais avec des charges réelles".
Étant soumis au régime du bail emphytéotique administratif (BEA) depuis 2003, celui-ci stipule qu’il est possible de suspendre les loyers pour un temps donné. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont donc voté à l’unanimité cette suspension pour toute l’année 2020 et le premier semestre de l’année 2021, période correspondant à la crise sanitaire. Soit plus de 850 000 euros de loyer que le club ne versera pas immédiatement à la mairie. Un coup de pouce non-négligeable pour la trésorerie du club.
Suspension… mais pas annulation
Cependant, comme le rappelle le maire de la ville, "c’est une suspension". Donc pas une annulation. Comprendre ainsi que ces 850 000 euros de loyers impayés vont faire l’objet de discussions dès la rentrée de septembre pour imaginer comment étaler le remboursement de cette somme dans les prochaines années.
En décembre 2014 déjà, la ville avait adopté un avenant au bail pour étaler trois paiements correspondant à la redevance de l’année 2014/2015. L’objectif était d’éviter au club de payer un loyer pendant 18 mois alors que le stade Bollaert-Delelis était en travaux et que les matchs des Sang et Or se déroulaient en grande partie au stade de la Licorne à Amiens. Finalement, le club avait fait savoir qu’il ne pourrait pas honorer cet échéancier et avait demandé de lisser cette somme sur 36 ans, soit jusqu’en … 2052.