RC Lens : que signifie le nouveau partenariat du club avec le groupe Lempereur et Nissan ?

Mercredi, le Racing Club de Lens a officialisé un nouveau partenariat avec le groupe Lempereur, un important concessionnaire du Pas-de-Calais, et la marque automobile Nissan. En quoi consiste-t-il ? Annonce-t-il de prochains changements ?

Depuis l'officialisation, mercredi, du partenariat entre le groupe Lempereur et le RC Lens, les supporters Sang et Or sont en ébullition sur les réseaux sociaux. L'arrivée de ce concessionnaire très connu dans le Pas-de-Calais, en compagnie d'une marque de renommée mondiale comme Nissan, peut être perçu en effet comme un signal fort envoyé par le club artésien, au moment où son président  Gervais Martel cherche à se débarrasser de son actionnaire majoritaire fantôme, Hafiz Mammadov. Mais quel rôle va concrètement jouer Jean-Paul Lempereur, le patron du groupe, qui a choisi de s'engager dès maintenant aux côtés du Racing, alors que sa situation juridique et capitalistique n'est pas encore réglée ?


"Je n’ai pas les compétences aujourd’hui pour diriger un club de foot"

"Des rumeurs couraient depuis plus de six mois : quand on m’a vu deux fois avec Gervais Martel au stade, des gens ont commencé à dire que j’allais devenir président", nous a-t-il répondu. "C’est faux. Je vous le dis en toute sincérité : je n’ai aucune velléité à vouloir entrer au capital du Racing Club de Lens." Le chef d'entreprise suit les Sang et Or depuis de nombreuses années. "J'ai été proche de certains joueurs comme Jean-Guy Wallemme et Eric Sikora", rappelle-t-il.

Au printemps dernier, en raison de l'incertitude concernant l'avenir financier et sportif du club, il a été contacté par "des gens proches de Dominique Bailly (sénateur-maire PS d'Orchies NDR) et de Daniel Percheron (président PS de la région Nord Pas-de-Calais NDR)". "J’ai été approché mais jamais fédéré à un projet", précise Jean-Paul Lempereur. "Avec InVivo, le groupe qui détient les magasins Gamm Vert, je faisais partie des gens ciblés par les pouvoirs politiques et économiques locaux comme potentiels investisseurs. Mais je m’y suis toujours refusé , car c’est un métier totalement à part, et en toute sincérité, je n’ai pas les compétences aujourd’hui pour diriger un club de foot. Par contre je n’aurais pas laissé le club tomber, s’il était tombé et s’il avait fallu donner un coup de main." 


"J’ai participé financièrement mais pas capitalistiquement parlant"

L'accord officialisé mercredi avec le Racing Club de Lens n'est qu'un partenariat commercial, selon le concessionnaire. "Il y a une flotte de véhicules au RC Lens qui arrivait à échéance avec la marque Ford", explique-t-il. "Comme ce partenariat s’arrêtait et comme que je représente plusieurs constructeurs, j’avais Nissan dans mon portefeuille de marques qui est partenaire de la Champions League et qui pouvait parfaitement accompagner le club. J’ai remplacé une flotte de véhicules et bien évidemment j’ai participé financièrement mais pas capitalistiquement parlant, comme les cafés Grand Mère ou n’importe quel autre sponsor aujourd’hui. Et ça s’arrêtera là". 

"On fournit des véhicules au club, on aura une panneautique tournante autour du stade, des écrans publicitaires de la marque Nissan avant, pendant et après les matches", détaille Jean-Paul Lempereur. "On a un accès VIP avec un nombre de places qui permet d’inviter des clients. On va exposer deux véhicules à chaque match avec des arches gonflables pour montrer que Nissan et Qashqai sont les voitures officielles du Racing Club de Lens. C’est une initiative de ma part, en ayant bien sûr l’aval du constructeur. J’ai eu des conditions particulières pour acheter ces véhicules destinés à l’utilisation du club. L’investisseur dans le club, c’est moi, pas Nissan". Le concessionnaire y voit un moyen de se rapprocher de sa clientèle. "Dans le groupe Lempereur, une voiture sur quatre vendue dans le secteur de l’Artois est vendue par moi. Dans les tribunes, j’ai énormément de mes clients qui sont là. Je ne vois que des avantages au fait qu'un groupe comme le nôtre, avec notre notoriété, notre sérieux , accompagne un peu le renouveau du Racing".



"Le club va redémarrer"

Si Jean-Paul Lempereur parle de "renouveau" c'est que Gervais Martel lui a donné, selon lui, des garanties sur l'avenir du club et l'évolution de son actionnariat. "On est dans des exercices fiscaux qui vont se terminer au 31 décembre, donc sur cette année 2015, il ne peut rien se passer", indique-t-il. "Je suis convaincu que début 2016 les juristes auront travaillé de manière à ce qu’il y ait une issue positive. Le club va redémarrer. Aujourd’hui, c’est un pari sur l’avenir. Si demain, tout s’effondre, c’est un peu de mon image et de celle de Nissan qui pourraient être touchées. Maintenant, on est à la veille de l’Euro-2016, on a un tout nouveau stade, on a une moyenne de 26000 spectateurs qui se déplacent à chaque match, une enquête de notoriété spontanée fait ressortir le Racing Club de Lens en 5e position en mélangeant Ligue 1 et Ligue 2. C’est assez exceptionnel. Même si aujourd’hui, Gervais Martel est encore en train de trouver des solutions pour se sortir de cet actionnariat compliqué, il n’y a pas pour moi de péril en la demeure et je ne vois pas demain une mauvaise issue pour le club".  

Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulent sur un possible changement de président, une fois le "cas" Mammadov réglé. Il se dit notamment que Daniel Percheron, qui a accompagné Gervais Martel fin juin devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) et qui laissera fin décembre son fauteuil de président de région, pourrait jouer un rôle au sein du Racing. "Il a toujours été omniprésent à Lens", reconnaît Jean-Paul Lempereur, avant de botter en touche. "Le monde politique n’est pas quelque chose qui me fascine et je ne saurais pas me prononcer. Gervais a toujours tendance à dire que les hommes politiques s’occupent de la politique et que les chefs d’entreprise s’occupent des entreprises." Pour l'instant, le partenariat officialisé mercredi avec Nissan ne prévoit pas de sponsoring maillot mais les choses pourraient évoluer à l'avenir. "On envisage d’aller un peu plus loin que la panneautique tournante, la fourniture de véhicules et les arches gonflables pour la saison 2016/2017. On pourra envisager d’aller plus loin, dès lors que le club ira un peu plus loin sportivement". Interrogé sur les sommes engagées, dès à présent, dans ce partenariat, Jean-Paul Lempereur n'a pas souhaité donner de montant précis. "Ce n'est pas plusieurs millions", nous a-t-il seulement répondu. 
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