Le club traverse une période houleuse, qui devrait déboucher sur l'éviction de son entraîneur, Alain Casanova, au profit d'Eric Sikora.
Quatre défaites en quatre matches de Ligue 2 : en pleine tourmente sportive, le RC Lens a écarté son entraîneur Alain Casanova, qui devrait être remplacé par Eric Sikora.Le technicien de 55 ans, arrivé au RCL à l'été 2016 sous l'impulsion des nouveaux actionnaires, a été "provisoirement dispensé d'activité", selon un communiqué publié par le club artésien.
Pour lui succéder, une solution interne devrait être privilégiée puisque le président Gervais Martel donnera lundi midi une conférence de presse "en présence d'Eric Sikora", actuel entraîneur de la réserve lensoise.
Figure du club, où il a évolué de 1985 à 2004, l'ancien défenseur latéral avait déjà assuré un intérim au poste d'entraîneur de septembre 2012 à mai 2013.
Lourde défaite face à Brest
Le limogeage de Casanova ne faisait plus de doute samedi après la débâcle face à Brest. Avant le match, déjà, une manifestation de supporters réclamaient du changement. Avec eux une banderole : "Dirigeants, staff, joueurs : tous coupables."
Le match a été pénible pour les joueurs, et plus encore pour leurs soutiens, qui au troisième but marqué par Brest envahissent la pelouse. La rencontre doit s'interrompre pendant 15 minutes.
Après le match, la conférence de presse était lugubre, mais prudente. "Je ne vais pas spéculer. Il y a des gens qui sont au club pour prendre des décisions et ils sauront ce qu'il y a à faire", avait lâché Alain Casanova.
Le président Gervais Martel avait laissé entendre que les jours de Casanova étaient comptés: "La situation est très préoccupante pour lui, mais surtout pour le club. La chose la plus importante c'est le RC Lens. Personne n'est irremplaçable."
Le directeur sportif Jocelyn Blanchard est d'ailleurs lui aussi sur la sellette et devrait rapidement quitter le club.
Une fin de saison difficile
Depuis un peu plus d'un an, Lens avait pourtant redécouvert la stabilité après les chaotiques années Hafiz Mammadov. Mais la réalité du terrain a rattrapé le RCL ces derniers mois.
Il y a d'abord eu la fin de saison dernière mal négociée: leader fin mars, Lens a laissé filer trop de points à domicile et a vu la perspective d'une remontée dans l'élite s'envoler quand Amiens a marqué à la dernière minute de la saison, décrochant ainsi son billet pour la L1.
Les Sang et Or, avant-derniers avec zéro point, sont déjà décrochés puisqu'ils pointent à 12 longueurs du Havre et de Reims, les leaders qui ont fait un sans faute. Si la montée n'est pas perdue, elle semble déjà très difficile et sans réaction rapide, la saison pourrait bien être pénible du côté du stade Bollaert.
Un mercato raté
Cet échec, que les supporters ont imputé à Casanova, a été difficile à vivre pour le club. Pourtant, cela n'a pas refroidi les ambitions des actionnaires qui ont mis le paquet pour atteindre l'objectif de la montée, 41 millions d'euros. Lens dispose, en effet, d'un budget colossal.
A titre de comparaison, ceux des autres prétendants à l'élite sont deux à trois fois inférieur puisqu'Auxerre, Lorient, Reims et Le Havre disposent respectivement de 20, 18, 16 et 13,5 millions d'euros.
Malgré cette manne financière, le mercato estival du RCL s'est soldé par un échec. Plusieurs joueurs importants sont partis, à l'image du milieu Benjamin Bourigeaud ou de l'attaquant Habib Habibou, sans être remplacés qualitativement.
"Force est de constater qu'on a tout loupé depuis le début de la saison, avait regretté Gervais Martel samedi. C'est un début de saison qui est catastrophique, c'est évidemment une situation très perturbante. Il faut qu'on se bouge le cul."