"Refugees for Refugees" : les musiciens réfugiés en Belgique ont leur groupe de musique

Du Tibet à la Syrie, le groupe rassemble des musiciens d'horizons divers, chaperonnés par un "Belgo-belge" tombé amoureux de la musique turque.

Quand il ne compose pas, qu'il n'enregistre pas ou ne tourne pas, Tristan Driessens dirige Refugees for Refugees, un groupe de musiciens réfugiés en Belgique d'horizons aussi divers que la Syrie, l'Irak, le Pakistan, le Tibet ou l'Afghanistan.

"C'est un projet né d'abord autour d'un enregistrement. Par la suite, un ensemble fixe s'est constitué avec dix personnes. On tourne maintenant depuis deux ans", explique ce joueur belge d'oud (luth oriental), l'un des rares maîtres occidentaux de cet instrument.

Leur disque "Amerli", sorti en mai 2016, a été produit par Muziekpublique, une association de Bruxelles qui promeut les musiques du monde, traditionnelles et populaires, par le biais de concerts, de festivals, d'un label et d'une école où sont donnés des cours d'instruments, de chant et de danse. 

 

Valoriser des musiciens


L'album était destiné "à valoriser les musiciens qui y participent et à favoriser les activités artistiques d'autres réfugiés en Belgique", selon Muziekpublique. Une partie des bénéfices d'"Amerli" -- le nom d'une ville au nord de Bagdad assiégée par l'Etat islamique (EI) en 2014 -- a été reversée à deux ONG belges, Globe Aroma et Synergie 14, qui viennent en aide sur le terrain à des réfugiés.
 
Dans cet ensemble "il y a des personnalités riches: une très bonne chanteuse tibétaine, Dolma Renqingi, un joueur pakistanais de sarod (luth indien), Asad Qizilbash, un troubadour afghan, Aman Yusufi, et surtout des musiciens qui ont eu un vécu très important en tant que réfugiés, en tant qu'êtres humains et dans le domaine de la musique", raconte Tristan Driessens.

Lui qui enseigne la musique turque à l'académie de Muziekpublique explique avoir volontairement laissé "un espace aussi grand que possible à chaque musicien" de Refugees for Refugees. Et il invite chacun à "partager son bagage, ses affinités musicales, son savoir-faire" avec les autres membres du groupe.

"À partir de là, je construis un programme" qui mette en valeur chaque interprète, précise le musicologue. "Mon rôle (...) c'est d'identifier les perles", pour créer "quelque chose de pertinent".
 

Tout sauf un "melting pot" hasardeux


"C'est extraordinaire: en l'espace de quelques années, on a tissé des liens et construit des ponts solides entre, par exemple, la musique tibétaine et la musique syrienne -- des expressions de musiques très différentes mais qui arrivent à se mélanger très bien". Sans jamais tomber dans un hasardeux "melting pot", assure Tristan Driessens.

"Mais pour moi, [cet ensemble] reste en premier lieu une aventure humaine, au-delà de l'étiquette ou de l'actualité des réfugiés. Une aventure qui a pu être menée à bien grâce à l'ouverture d'esprit de chacun", témoigne-t-il.

Un deuxième album de Refugees for Refugees est prévu courant 2019.
 
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