La présidente du Front national Marine Le Pen a jugé "inquiétants" les propos du Premier ministre Manuel Valls visant à "empêcher" le FN de remporter une région lors des élections de décembre.
Invité mercredi du Bondy Blog, Manuel Valls avait notamment déclaré : "Il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Donc tout devra être fait pour l'empêcher". "Tout ? y compris quoi ?", a interrogé Marine Le Pen lors d'une conférence de presse jeudi à Besançon. "Tout, y compris la violence ? Y compris des moyens illégaux ? Y compris la violence ?". "Je trouve que c'est extrêmement inquiétant d'entendre un Premier ministre utiliser ces mots", a poursuivi la présidente du FN, venue soutenir la candidate frontiste Sophie Montel aux élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté."Nous sommes, dans cette campagne des régionales, bien placés dans différents sondages au point que la grande question est de savoir si l'UMP (sic) et le PS vont se retirer l'un pour l'autre ou fusionner ensemble", a-t-elle dit. Assurant ne "plus" croire au "clivage droite-gauche", Mme Le Pen a fustigé : "Le seul problème qu'ils vont avoir pour la fusion des listes, ce ne sera pas la divergence de leurs idées mais la fusion de leurs comptes de campagne". La tête de liste FN dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie a ajouté croire "à la rebipolarisation de la vie politique avec le FN, les patriotes, d'un côté et les mondialistes, européistes, l'UMPS de l'autre".
A son entrée dans la salle Micropolis, Marine Le Pen avait été accueillie par des cris - "La honte !" - de la part de cinq jeunes militants d'extrême-gauche, qui ont été évacués de la salle après avoir jeté des tracts. De son côté, Mme Montel a dit espérer être la "troisième surprise" aux élections régionales avec Marine Le Pen et Florian Philippot, tête de liste en Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine. Selon un sondage BVA publié vendredi, le Front national pourrait être victorieux dans une à deux régions, dont le Nord-Pas-de-Calais-Picardie.