Après les attentats de Paris, qui ont fait au moins 132 morts, les politiques en campagne pour les régionales en Nord Pas-de-Calais Picardie ont suspendu leurs campagnes. Jusqu'à quand ?
Aucun meeting, aucune réunion publique ce lundi. La campagne des régionales est supendue. A seulement 3 semaines du 1er tour de scrutin. Marine Le Pen, par exemple, était en meeting ce soir à Château-Thiery (dans l’Aisne) : c’est annulé. Annulée également une réunion publique du PS ce lundi soir à Denain et demain à Lomme. Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, ne s'est pas encore exprimé. Il le fera ce lundi soir ou demain matin.
"Un rendez-vous démocratique en plein état d'urgence, ça ne peut pas fonctionner."
Pour la suite, chaque liste adopte une posture différente. Au FN, il n’y aura rien avant jeudi. Au PS, la campagne reprendra « éventuellement » mercredi. C’est en discussion. Et chez EELV, on tient à respecter de « manière absolue » la période de « deuil National » qui doit se terminer mardi soir à minuit. A titre personnel, Sandrine Rousseau, tête de liste régionale, est pour le report des élections régionales : "Nos professions de foi (NDLR : déjà imprimées) seront en totale décalage avec les préoccupations des Français. Un rendez-vous démocratique en plein état d'urgence, ça ne peut pas fonctionner."Son de cloche un peu différent du côté du Front de Gauche. « La campagne est maintenue », dit ce matin sa tête de liste, Fabien Roussel. Son meeting de mercredi dans l'Aisne est annulé (la préfecture de l'Aisne interdit toute réunion publique jusqu'à nouvel ordre). "On a besoin de parler, de se retrouver. Il faut reprendre la campagne le plus vite possible."
"On ne s'associe pas à cette union nationale"
Il tiendra sa réunion publique demain mardi à Hergnies (dans le Valenciennois). « On continue » dit ce matin également Lutte-Ouvrière, qui maintient, demain, sa réunion publique à Denain. Eric Pecqueur, tête de liste régionale, va même plus loin : "Que le patronat et le gouvernement utilisent cette émotion pour unifier le pays, c'est de la blague. On ne s'associe pas à cette union nationale qui sert surtout à revenir sur nos libertés."Une certitude et un point commun dans les analyses de tous les partis : de toute façon, la campagne ne pourra pas reprendre son cours normal. Un responsable FN estime ce matin que « c’est impossible de revenir aux thématiques régionales, comme si de rien n’était ». Tout le monde reconnait que ça va être difficile maintenant de parler des lycées ou de l’apprentissage. Les attentats vont dominer l’actualité pour plusieurs semaines. Il va y avoir des révélations sur l’organisation de ces attentats ; la période de deuil va être très longue ; il y a de très nombreux blessés graves dont les jours sont encore en danger.