Régionales : se retirer au 2e tour ou risquer une victoire du FN, le dilemme du PS

Quelle attitude adoptera le PS au soir du premier tour des régionales si le bloc de gauche arrive troisième derrière le Front national et Les Républicains? La plupart des ténors éludent la question mais elle n'en taraude pas moins le PS et ses alliés.

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Un maintien de la gauche pourrait favoriser une victoire du Front national, notamment en Nord Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur,
où se présentent respectivement Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen.

Impensable pour de nombreux socialistes, comme le maire de Paris, Anne Hidalgo, qui avait affirmé dès fin septembre qu'en cas de "risque majeur" de voir le FN diriger une région, il faudrait "se retirer". Un tel retrait signifierait la disparition pure et simple de la gauche de certaines assemblées régionales alors même que Les Républicains n'envisagent pas la réciproque et que certains candidats LR sont sur une ligne très droitière.

Ainsi de Christian Estrosi, chef de file en PACA, qui a brandi la menace d'une "cinquième colonne" islamiste en France, ou dans une moindre mesure de Xavier Bertrand, chef de file dans la grande région Nord, qui ne voit qu'"appel d'air irresponsable" dans la volonté du gouvernement d'accueillir des réfugiés.

"En face de nous, il y a une droite tout sauf sociale et humaniste. Il y a une feuille de cigarette entre la droite dure et le Front national", soupire Christophe Madrolle, tête de liste PS-UDE dans les Bouches-du-Rhône. Auprès des sympathisants de gauche, le "Front républicain" ne ferait plus recette. "Ils me disent: +entre Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen, je voterai blanc+", poursuit M. Madrolle. Mi-septembre, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait lui aussi invoqué les "déclarations extrémistes" de MM. Estrosi et Bertrand pour remettre en cause la stratégie du Front républicain.

Un proche du maire de Lille, Martine Aubry, se montre toutefois plus nuancé. "On essaye de construire un bloc réactionnaire en mettant la droite et le Front national dans le même panier. Philosophiquement je suis contre", confie cet élu, qui envisage sans sourciller un "retrait" du PS face à Marine Le Pen.


Le Parti de gauche pour le maintien 

Troisième hypothèse, celle d'une fusion des listes LR et PS, évoquée mi-septembre par le député PS Christophe Caresche sur France Info. Problème : Xavier Bertrand exclut de fusionner sa liste avec celle du socialiste Pierre de Saintignon pour contrer Marine Le Pen, y voyant des "manoeuvres IVe République". "La question n'est pas de nous retirer, d'autant que Xavier Bertrand hier nous dit qu'il ne fera aucun geste pour que les socialistes puissent se retirer", a réagi lundi sur iTELE M. Cambadélis.

Épineuse, la question du retrait ou non se corse avec une autre difficulté, liée à la désunion de la gauche. A supposer que le PS se retire, il n'est en effet pas certain que les listes EELV-PG, présentes dans quatre régions dont PACA et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en fassent autant quand elles pourront se maintenir (seuil de 10%).

Interrogée sur le fait de savoir si elle adoptera une stratégie commune avec le PS, la chef de file EELV dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie Sandrine Rousseau élude : "Faire des conjectures, ça ne fait qu'encourager les votes stratégiques".

Le coordinateur du Parti de gauche Éric Coquerel affirme clairement pour sa part que le Front républicain, qui conforte la posture de "candidate anti-système" de Marine Le Pen n'est "pas une bonne solution". "On poussera pour se maintenir", assure-t-il. 

Partagé sur la réponse à apporter à ce dilemme, et peu désireux de dévoiler ses cartes, au risque de démobiliser ses électeurs, le PS préfère croire en une bonne surprise au soir du premier tour, et renvoyer la question à son adversaire. "C'est le premier tour qui fait le deuxième. Et à vouloir faire le deuxième tour avant le premier, on peut perdre les deux, ça nous est déjà arrivé (...) Je ne suis pas préoccupé par le deuxième tour car je sais ce que je ferai, je suis persuadé que le total gauche sera en tête", a déclaré M. Cambadélis lundi soir devant le Bureau national du PS.
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