Manuel Valls a appelé mardi à la mobilisation contre le Front national, qui "trompe les Français" et "n'aime pas la France", en affirmant que le parti de Marine Le Pen "reculerait" aux élections régionales des 6 et 13 décembre si "tous les Français" allaient voter.
"Chacun devra prendre ses responsabilités, à gauche comme à droite pour empêcher le FN de gagner une région", a lancé le Premier ministre sur Europe 1, relançant ainsi le débat sur le retrait voire les fusions des listes au soir du premier tour pour faire face au FN, qui part favori en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPDCP) et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), selon les sondages."Ce message ne s'adresse pas qu'à la gauche, il s'adresse à chacun", a-t-il insisté. Selon des enquêtes d'opinion réalisées après les attentats, le FN s'imposerait nettement en cas de triangulaires en NPDCP et Paca et pourrait également arriver en tête en Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté. En cas de retrait du PS dans la région nordiste ou en Paca, le FN et la droite sont au coude-à-coude, selon un sondage BVA publié dimanche.
"Je ne peux pas me résoudre à ces annonces, ces sondages, et le meilleur moyen de faire mentir les sondages, c'est la mobilisation des électeurs", a affirmé M. Valls, qui tient jeudi à Paris son unique meeting de soutien pour les régionales, avec Claude Bartolone, lui-même menacé d'une défaite en Ile-de-France. Le "FN ne montera pas, il reculera si chacun fait son devoir, si tous les Français vont voter".
"Le Front national n'aime pas la France"
Manuel Valls s'est "félicité" des prises de positions contre le FN du quotidien La Voix du Nord et du patron du Medef Pierre Gattaz. Le FN est "un danger économique qui mettrait le pays par terre, qui ruinerait d'ailleurs ceux à qui le FN s'adresse, c'est-à-dire les retraités qui ont de petites pensions, les ouvriers, les jeunes qui voient leur avenir bouché", a-t-il affirmé. "C'est une menace économique. le Front national n'aime pas la France, trompe lesFrançais, y compris, nous le voyons bien, sur le terrorisme", a ajouté le chef du gouvernement.
Le Front national "a voté contre la loi sur le renseignement (...), le Front national combat ce dispositif pour assurer davantage de sécurité sur les lignes aériennes, ce qu'on appelle le PNR", un fichier européen des données personnelles des voyageursaér iens bloqué depuis 2011 par le Parlement européen, a notamment rappelé le Premier ministre. "C'est nous, le président de la République, le gouvernement, ses candidats, qui sommes le plus à même de faire vivre ces éléments fondamentaux" sur la sécurité et les "valeurs", selon lui.
Un peu plus tôt, M. Valls avait accusé le FN de jouer "sur les peurs" après que Marine Le Pen a mis en cause lundi soir la "responsabilité", voire la "culpabilité", du gouvernement dans les attentats de Paris.